Dordogne : les deux agents d'Enedis mis en examen puis libérés après une coupure de courant sauvage

Les 2 agents d'Enedis été interpellés dans le cadre d'une coupure d’électricité sauvage qui a paralysé l’entreprise classée Seveso Interspray à Neuvic durant trois heures, le 10 janvier ont été libérés. Enedis et la société qui travaille sur des produits sensibles avaient déposé plainte.

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Les faits remontent au 10 janvier dernier, sur le site de l'entreprise Interspray de Neuvic. Une usine classée SEVESO en raison de la dangerosité des produits qu'elle transforme. L'usine qui emploie 250 personnes est spécialisée dans le conditionnement de produits cosmétiques (flacons, sprays, cires, sticks). Des produits potentiellement explosifs. Vendredi 10 janvier, une coupure sauvage en guise de protestation contre le changement de régime des retraites aurait interrompu pendant 3 heures le système de ventilation. Une situation pouvant selon l'entreprise, créer un risque majeur. Elle a donc déposé une plainte, rejointe par Enedis.

Le Parquet de Périgueux a ouvert une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui. Cette enquête a abouti à l'interpellation de deux agents membres de CGT-Energie (dont un au moins à son domicile) et à leur placement en garde à vue ce mercredi matin 22 janvier à la gendarmerie de Neuvic.

Libérés sans poursuite

Ces deux agents syndicalistes d'Enedis ont finalement été libérés en début d'après-midi sans faire l'objet de poursuite à ce stade selon le parquet, qui a indiqué que l'enquête se poursuivait.

Dénonçant une tentative d'intimidation, le syndicat CGT a aussitôt réagi, des agents, principalement des syndicalistes CGT et FO se sont rendus devant le commissariat de Neuvic. Le syndicat a par ailleurs indiqué qu'une nouvelle coupure a de nouveau été effectuée ce matin sur le site "en solidarité" avec les deux interpellés.
Le syndicat dénonce "une réponse répressive au lieu d'une réponse politique à des questions sur la réforme des retraites" . "On est mis au même niveau que des voyous, alors que nous sommes des salariés qui luttons contre cette réforme", a fustigé Francis Dezile, secrétaire général de la CGT Energie-Dordogne. 
 

De l'huile sur le feu

Même réaction de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, lors d'un déplacement à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord).

"Il y a deux agents en garde à vue à Périgueux, il y en a eu deux à Orléans, trois à Bordeaux, il y a ceux de la RATP, etc. La conception de la négociation et de la discussion avec un mouvement de grève, c'est les gardes à vue. Je crois que ça, c'est jeter de l'huile sur le feu",

34 plaintes depuis décembre

De son côté Thierry  Gibert, directeur régional d'Enedis pour l'Aquitaine nord, a indiqué qu'il sera "très attentif" aux résultats de l'enquête, et se réserve le droit d'"engager des procédures disciplinaires qui peuvent aller jusqu'au licenciement", pour ce qu'il a qualifié de "faits graves". Il a ajouté que la direction régionale, qui couvre Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, a déjà déposé 34 plaintes depuis début décembre.

Mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Édouard Philippe avait demandé que ces types d'actes soient "sanctionnés".
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