En Dordogne la filière locale de retraitement des plastiques durs a disparu pour cause de fluctuation des cours du pétrole. Conséquence ces matériaux sont désormais enfouis. Un pur gaspillage pour l'écologie, l'économie et l'emploi...
En Dordogne, l'écologie rimait avec économie. Mais ça c'était avant. A l'époque où les mobiliers de jardin, les gaines plastiques, les pots de fleurs ou jouets en plastique dur jetés en déchetterie étaient transformés par l'usine Recymap de Saint-Pierre-de-Côle en paillettes. Ces paillettes retournaient chez les fabricants pour être fondus et vivre leur deuxième vie.
Sur les près de 1000 tonnes de plastique annuelles collectées en déchetteries, 650 entraient dans ce cercle vertueux générateur d'emplois, avec l'aide des collectivités.
Mais à la fin de l'année dernière, la chute des cours du pétrole a fait que le plastique vierge est devenu plus avantageux pour les plasturgistes. Plus pur, moins cher. Les paillettes recyclées ne trouvaient plus de débouchés.
Au point que, malgré un coup de pouce financier du Syndicat Mixte Départemental des Déchets de Dordogne (SMD3), Recymap a fini par mettre la clé sous la porte en décembre 2017. 12 emplois de perdus.
SMD3 aurait pu se tourner vers d'autres sociétés de recyclage, notamment une située à Catus dans le Lot. Mais bien que léger, ce matériau est encombrant et coûteux à transporter. La solution n'est pas rentable. Le SMD3 préfère donc enfouir ce déchet à Saint-Laurent-des-Hommes comme un non-recyclable ordinaire.
Situation d'autant plus tragiquement ubuesque qu'aujourd'hui les cours du pétrole ont à nouveau augmenté et que l'activité serait à nouveau rentable.