Les ateliers Arc&Os de Montignac ont 6 mois pour dupliquer 50 m2 d'une prestigieuse grotte préhistorique de Russie. Une nouvelle reconnaissance pour l'atelier spécialisé en train de finaliser les reproductions de la fameuse grotte Cosquer à Marseille
Alain Dalis est un homme heureux. Débordé de travail, mais heureux. Son atelier Arc & Os vient d'obtenir un contrat pour réaliser le fac-similé d'une partie de la grotte Kapova. Kapova, ou Choulgan-Tach, est une grotte calcaire située sur le versant sud d'une colline de Bachkirie, dans le sud de l'Oural. Une grotte célèbre pour les peintures du paléolithique qui y ont été découvertes en 1959, l'un des premiers témoignages d'art pariétal révélé en dehors de l'aire franco-espagnole. Un chaînon important qui met au jour des similitudes artistiques avec plusieurs centaines d'autres grottes européennes, de la Russie au Portugal.
La grotte russe, après la grotte sous-marine
Les travaux pour réaliser cette paroi de 50m2 ont débuté alors qu'un autre grand chantier n'était pas encore terminé. Celui de la grotte sous-marine Cosquer, au large de Marseille. Un chantier titanesque à 23 Millions d'€uros pour lequel la petite société de Dordogne a dû scanner la grotte en 3D pour réaliser près de 350 parties. Des pièces en creux, sculptées sur polystyrène afin de réaliser des moules fidèles en résine, précis au millimètre près. Les pièces finales sont décorées à l'identique de l'original, et le puzzle pourra être remonté dans la Villa Méditerranée à Marseille pour une visite de Cosquer 2 les pieds au sec prévue à l'été prochain.
Après la Grotte Chauvet, la Cité de la mer à Cherbourg et la maison gauloise préromaine du musée de la Romanité à Nîmes, la grotte de Kapova est un nouveau tour de force à réaliser pour la poignée de spécialistes d'Arc & Os.
Représentations exceptionnelles
La grotte originale recèle 173 dessins, des formes animales ou humaines, 70 figures géométriques, et 26 peintures représentant la faune de l'époque. Les peintures réalisées à l'ocre rouge avec l'hématite comme pigment, parfois accompagné de charbon de bois dateraient de 16 300 à 19 600 ans. Elles représentent des Mammouths et rhinocéros laineux, chevaux, bisons des steppes et bisons d'Europe. Mais une pièce se distingue. Il s'agit de la représentation rarissime et très reconnaissable d'un chameau. Il n'a été découvert qu'en 2017 car il était recouvert d'une couche de calcite. Et c'était la première fois que l'on voyait un chameau représenté dans l'art paléolithique.
Une filiation avec Lascaux
Alain Dalis est d'autant plus émerveillé par la beauté de la grotte Russe qu'il voit les évidentes similitudes avec les représentations de Lascaux qu'il connaît bien. Ce qui rend le travail d'autant plus passionnant pour le périgourdin
Ce qui m'a énormément surpris, c'est de retrouver à peu près des thèmes similaires à ce qui se trouve ici. [...]On sent vraiment un même groupe qui a fait ça, sur à peu près 5 000 km.