50 de coopération scientifique franco-russe : dès vendredi l'exposition "Le 3ème Homme Préhistoire de l'Altaï" au Musée National de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac évoque le passage de l’Homme de Néandertal à celle de l’homme moderne en Europe occidentale avec un nouveau-venu, Denisovien
Au Paléolithique supérieur l’homme moderne se répand en Europe occidentale. Il marque son temps d’une culture matérielle spécifique, qui va peu à peu se détacher de celle de l’Homme de Néandertal du Paléolithique moyen.Hormis pour les pratiques funéraires c’est dans la symbolique que la différence est la plus remarquable. Si le Néandertalien connaît les symboles, il en fait un usage encore limité et peu complexe, en rien comparable à celui qui sera fait pas ses successeurs au Paléolithique supérieur.
En Sibérie orientale, dans la vaste région de l’Altaï, les premières formes d’expression symbolique apparaissent dès - 40 000 ans. A cette période non pas deux comme on le croyait encore récemment, mais trois lignées humaines coexistent ! Les Néandertaliens, les Hommes modernes, et les Denisoviens.
Cette nouvelle lignée jusqu’alors inconnue n'a été identifiée qu'en 2010 par des équipes russes. En 2008, un niveau vieux de 50 000 ans de la grotte de Denisova, dans l'Altaï russe, livre une phalange de main, puis une molaire, dont l'ADN exceptionnellement bien préservé par le froid révèle une lignée humaine distincte de la nôtre et de celle de Néandertal, que rien jusqu'alors n'avait laissé soupçonner. Ces fragments humains sont associés à des objets caractéristiques du Paléolithique supérieur quoique particulièrement précoces.
La découverte de l'Homme de Denisova prouve que la paléogénétique peut encore provoquer aujourd'hui des petites révolutions dans les connaissances préhistoriques modernes sur la culture matérielle et l'anthropologie biologique.
Sur le territoire de l'Altaï, la succession sera beaucoup plus lente qu'en Europe. Les échanges génétiques, et probablement culturels, seront nombreux, fréquents et prolongés dans le temps. Les méthodes de taille de pierre suggèrent par exemple que l'héritage des savoir-faire s'est étendu sur de très longues périodes.
Des pièces uniques de taille de pierre et d'os provenant de ce secteur du sud de la Sibérie permettent à l'exposition de retracer le scénario de cette lente évolution, probablement commune à tout le continent. Elles remettent en perspective les connaissances des sciences préhistoriques occidentales. Elles proviennent de différents gisements de référence relevant de l’Institut d’Archéologie et d’ethnographie (IAET SO RAN) et de son musée.
Des objets d’art mobilier et des parures complétés par des modélisations 3D de spécimens conservés dans d’autres musées de Russie sont mis en relation avec ceux du Musée national de Préhistoire et celles du Paléolithique moyen découvertes dans la vallée du Rhône. Un parallèle qui fait appréhender une histoire culturelle de l'homme bien plus complexe qu'on pouvait l'imaginer précedemment.
Si vous voulez remettre à jour vos connaissances sur l'histoire de l'Homme, c'est donc l'occasion de découvrir ces données inédites ou très récentes, issues des derniers travaux en cours du Laboratoire international associé franco-russe Artemir.
Renseignements pratiques
Exposition du 1er juillet au 13 novembre 2017
Musée National de Préhistoire
1, rue du musée
24620 Les Eyzies-de-Tayac
Tél 05 53 06 45 65
Billetterie / boutique / réservation visites et ateliers individuels : 05 53 06 45 49
Réservation visites groupes : 05 53 06 45 65 / Fax 05 53 06 45 67
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