Aux municipales de 2020, moins d'un maire sortant sur deux souhaite se représenter. Trop de contraintes, trop de craintes. À commencer par celle de la responsabilité judiciaire, face à des administrés de plus en plus procéduriers.
Va-t-on vers une pénurie de candidats lors des prochaines municipales ? Ils sont en tous les cas de plus en plus nombreux à vouloir "lâcher l'affaire". Pour le prochain scrutin.
Moins d’un maire sur deux annonce vouloir se représenter. C'est ce qui ressort d'une vaste enquête menée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et l'association des Maires de France et présentée au 102e congrès des maires en novembre dernier.
"- On est responsable de tout, et sans en avoir les moyens..."
Des élus locaux malmenés, qui ont de plus en plus la sensation d'être de simples relais de l'État, d'avoir de plus en plus de charges, et de moins en moins de pouvoirs et de moyens pour les assumer. Surtout dans les petites communes ou intercommunalités, en équipe restreinte. À chaque mandat, le maire engage sa responsabilité civile et pénale. Et il est courant désormais qu'à ce titre il se retrouve, un jour ou l'autre, attaqué en justice."On est en train de faire perdre son âme à la fonction de maire"
"On passe beaucoup plus de temps derrière son bureau à préparer et à anticiper les problèmes à venir..." Patrice Favard n'avait jamais mis les pieds dans un tribunal. Jusqu'à ce jour de février où il se retrouve sur le banc des accusés. La mairie de Ribérac est actionnaire de l'abattoir municipal où un employé a eu un accident. Et il est le maire. Aujourd'hui encore, il se souvient amèrement d'avoir été accusé de faire passer les profits avant la sécurité des employés.