Anthony Lavergne, 38 ans, est cuisinier pour l'EHPAD et l'hôpital de Ribérac depuis 8 ans. Il entame ce lundi 19 février une grève de la faim pour dénoncer le manque de moyens et la prise en compte insuffisante des besoins des patients...
La méthode pourrait sembler disproportionnée. C'est pourtant la seule qui pourrait porter ses fruits selon Anthony Lavergne. Employé comme cuisinier à l'hôpital de Ribérac, Anthony et ses collègues ont déjà manifesté pour dénoncer le manque de moyens qui dégrade les conditions d'accueil des patients.
Mais dans le contexte général, l'action est passée inaperçue.
Alors aujourd'hui Anthony hausse le ton. Il entame depuis ce lundi midi une grève de la faim devant son hôpital pour attirer l'attention de l'opinion publique sur les conditions qui règnent dans les lieux.
Ses revendications rejoignent celles exprimées récemment et largement par les employés des autres établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Dans son établissement aussi Anthony constate que les conditions d'accueil des patients sont sacrifiées sur l'autel des restrictions budgétaires et de la rentabilité. Selon lui l'établissement de 246 lits, pourtant de qualité et bénéficiant d'un personnel impliqué, n'a plus les moyens d'assurer un travail de proximité suffisant, par manque de budget et de personnel soignant.
Une réalité masquée par la direction selon lui.
Cette action, il l'a décidée seul. Bien qu'il bénéficie du soutien des syndicats, il n'est pas syndiqué lui-même. Il espère bien être rejoint et soutenu par ses collègues et les patients organisés au sein d'un "comité des familles" récemment créé.
De son côté la direction ne cautionne pas cette action mais comprend l'intention. Et même si elle avoue souffrir ici comme ailleurs d'un manque de moyen et de personnel, elle met en avant la rénovation récente de son établissement et relativise le manque de moyen. Elle rappelle que les ratios des effectifs soignants pour l'EHPAD de Ribérac ne sont pas pire qu'ailleurs: 0,58 (nombre d’Equivalents Temps Plein rémunérés (infirmiers + aides-soignants + agents de service hospitalier affectés dans les services de soins) divisé par le nombre de résidents et un ratio soignant par matin d'un agent (aide-soignant ou agent de service hospitalier) pour 10 résidents environ.
Quant à son agent gréviste de la faim, la directrice et le responsable des ressources humaines lui ont proposé de passer la nuit dans l'enceinte de l'hôpital plutôt que dans son véhicule où il se proposait de dormir cette nuit...