Amish déconnectés, Don Quichotte des temps modernes ou bien citoyens écologistes responsables ? Un collectif s'élève contre un nouveau projet de 4 éoliennes aussi hautes que la Tour Montparnasse au cœur du parc naturel Périgord-Limousin.
Des arguments qui semblent porter jusqu'à maintenant tant il est vrai que les projets s'envolent au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans le département. Dans l'air du temps, c'est celui de Milhac-de-Nontron qui agite actuellement la population.
La préfecture de Dordogne vient à peine de rejeter le projet de 4 éoliennes à Saint-Jory-de-Chalais, Saint-Saud-Lacoussière et Miallet, que le problème se déplace, quasi à l'identique et à 15 km de là, sur la commune de Milhac de Nontron, avec un projet de 4 autres engins.
Et pas n'importe lesquels, ils mesureraient chacun 200 mètres de haut. Pour vous donner une idée, c'est équivalent au plus haut gratte-ciel de Paris, la tour Montparnasse. Aussi haut, mais beaucoup moins touristique.
Ces 4 X 200 mètres de hauteur donnent le vertige, pour ne pas dire la nausée, au collectif Milhac Transition , créé en 2020, qui compte bien sur l'ouverture de l'enquête publique pour mobiliser la population. Et ça tombe bien : pour cause de coronavirus, l'enquête ouverte le 27 octobre dernier voit sa date de clôture prolongée jusqu'au 15 décembre. Le temps de faire passer l'information au plus grand nombre.
Selon le collectif, ce projet du "Petit-Bos" cumule les aberrations. Tout d'abord, il prétend s'installer en plein Périgord Vert, au sein du Parc naturel régional Périgord-Limousin, en milieu forestier et à proximité de zones humides dont certaines sont classées Natura 2000.
Deuxième point, si les éoliennes prévues sont si hautes, c'est tout simplement parce qu'en Périgord il n'y a ni mistral, ni vent d'autan, ni tramontane... enfin, bref, il n'y a pas beaucoup de vent, et ça impose d'aller le chercher dans les hauteurs.
Troisième point, cette hauteur, justement, aurait un impact notable sur l'économie (baisse de fréquentation touristique), l'écologie (une faune et une flore perturbées), la santé (nuisances sonores et visuelles avérées des éoliennes sur la santé) et l'environnement social.
Alors pourquoi s'entêter à vouloir planter des éoliennes là où il n'y a pas de vent ?
Milhac Transition a une explication. L'argent. Mesquinement, le collectif imagine que "l'opérateur en énergies renouvelables" comme se définit lui-même le porteur du projet Solveo Énergie, pourrait avoir d'autres intérêts que l'écologie. Il parle même d'un "hold-up organisé par des groupes financiers étrangers peu soucieux des conséquences sur les populations concernées…" . Comme si ça pouvait exister.
En conséquence, le collectif incite les personnes qui se sentent concernées à participer à l’enquête publique en mairie de Cherval et Verteillac, via le site Registre dematerialisé, ou à le contacter si besoin sur son site.
Comme l'annonce Solveo, "les responsables de projets basés à Toulouse, Nantes, Lyon, Paris, Casablanca sont toujours proches des projets développés pour répondre par leur connaissance des territoires et la concertation aux particularités et exigences locales." Ils apprécieront la démarche.