Périgord : la justice autorisera-t-elle la réouverture du ball-trap de Servanches ?

Depuis 2016, les riverains du ball-trap de Servanches, en Dordogne, se battent contre les nuisances sonores et la pollution engendrées par ce terrain de tir. En 2017, la préfecture avait fait fermer l'établissement, mais il pourrait rouvrir prochainement. 

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En 2016, un ball-trap, le Périgord-Shooting-Club, a été créé dans la forêt de la Double, à Servanches en Dordogne, par Benjamin Tranchant, héritier des casinos du même nom. 

Et depuis l'implantation de cette activité de tir de loisir, la guerre est ouverte entre le propriétaire du site et les riverains. Ces derniers, réunis au sein du collectif des riverains et voisins du ball-trap de Servanches, dénoncent des nuisances sonores et la pollution de la forêt par le plomb.

La Sepanso, fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine, s'est aussi impliquée contre le ball-trap. De multiples procédures judiciaires ont été lancées de part et d'autre. 

Vers la reprise d'activité ? 

En 2017, la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc a donné raison aux riverains en adoptant un arrêté de fermeture du site en raison de "dysfonctionnements importants".

Cet arrêté, attaqué par Benjamin Tranchant, a été annulé en première instance en 2018 pour vice de forme par le tribunal administratif de Bordeaux. Le 31 décembre 2020, la Cour d'Appel administrative de Bordeaux pourrait confirmer cette annulation, si elle suit l'avis du rapporteur public.

Carte : le Shooting-club-du-Périgord, club de ball-trap implanté à Servanches

Pour reprendre son activité, Benjamin Tranchant attend aussi l'autorisation de la mairie de Servanches pour pouvoir installer un bâtiment d'accueil provisoire. En 2019, un incendie avait détruit le club-house du ball-trap. 

Mise en demeure de la mairie 

"On attend un permis temporaire pour avoir au moins un bungalow sur place pour pouvoir recevoir les clients, en espérant que la mairie de Servanches, comme elle avait l'air de le laisser transparaître, ne va pas aussi essayer de me mettre des bâtons dans les roues", explique Benjamin Tranchant. Il a mis en demeure la mairie de lui délivrer l'autorisation rapidement. 

"C'est un dossier d'urbanisme déposé à la mairie", confirme Michèle Nadaud, maire-adjointe de la nouvelle équipe élue en juin dernier. "Le maire avait donné un dossier défavorable" ajoute-t-elle.

C'est un dossier sensible, mais la mairie est en devoir d'appliquer les règles d'urbanisme, tout en se souciant de préserver la tranquillité de tous

Michèle Nadaud, maire-adjointe de Servanches

"Utiliser des bâtiments modulaires, c'est réouvrir le ball-trap. [...] on va s'y opposer, on ne va pas le laisser faire", prévient Henri Dalbavie, porte-parole du collectif des riverains. 

Ce n'est pas une poignée de détracteurs locaux qui vont faire un dictat et créer leur loi locale. On continuera à exploiter

Benjamin Tranchant, propriétaire du ball-trap

"Qu'ils fassent bien attention dorénavant à employer des termes qui ne soient pas diffamatoires à mon égard", prévient aussi Benjamin Tranchant, menaçant les opposants d'une nouvelle plainte en diffamation

Excédés par cette affaire et inquiets de la perspective d'une reprise de l'activité du ball-trap, certains riverains ont confié à notre équipe leur intention de mettre leur habitation en vente et de déménager. 

→ Regardez le reportage de Philippe Niccolaï et Camille Michelland

 

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