La fameuse grotte sous-marine a été découverte par Henri Cosquer en 1991. 30 ans plus tard, ce sont des périgourdins qui sont chargés d'en réaliser une copie exacte. Un travail d'une extrême minutie
C'est une opération à 23 Millions d'€uros. L'objectif fixé par le Conseil Régional en 2019 est de réaliser une copie conforme de la fameuse grotte sous-marine découverte en 1991 au large de Marseille par le plongeur professionnel Henri Cosquer.
Un site hors du commun... inaccessible
Le site exceptionnel est classée monument historique. Ses parois sont ornées de plus de 500 représentations peintes et gravées datées de 27.000 à 19.000 ans avant notre ère. Un véritable joyau, mais dans un écrin solide. Le site n'est accessible pour l'instant qu'aux plongeurs capables d'en atteindre l'entrée, à 37 mètres de profondeur.D'où l'intérêt de cette reconstitution qui permettra au plus grand nombre de la découvrir "à sec".
À site exceptionnel, reproduction exceptionnelle
Le 16 octobre 2019, le Conseil Régional de Région Sud a voté le projet de reconstitution et préféré le dossier de Kléber Rossillon à celui Culturespaces, filiale de l'opérateur ENGIE. Il faut dire que le patron Périgourdin de la société éponyme Kléber Rossillon est un homme qui compte dans le paysage touristique français (voir ci-dessous).L'opérateur privé de sites touristiques propose d'apporter 13 millions aux 10 Millions de la Région Sud pour faire aboutir le projet. il ne demande aucune subvention en contrepartie. Il s'engage d'autre part à exploiter le site 355 jours par an.
Des spécialistes au pays de la Grotte de Lascaux
Côté technique, cela se passe à quelques encablure d'une autre grotte préhistorique star, Lascaux dont on vient de fêter les 80 ans de la découverte. Ce sont les Ateliers d'Alain Dalis de la société Arc & Os à Montignac qui s'y collent. Des spécialistes dont on peut mesurer le niveau de maîtrise dans la reproduction de la grotte préhistorique Chauvet en Ardèche.Pour ce projet particulier, Alain Dalis a travaillé pendant des mois en amont, et formé une équipe d'une petite dizaine de personnes qu'il dédie spécialement au projet.
Au millimètre près
Il s'agit tout d'abord d'exploiter les relevés 3 D réalisés dans la grotte originale. Ils servent à piloter une "imprimante 3 D inversée" qui creuse d'épaisses plaques de polystyrène. La précision est infinie, au millimètre près. Si précise qu'elle permet de retrouver la trace des outils qui ont servi à graver la pierre, ou des doigts qui ont modelé les surfaces. Ces plaques sont ensuite moulées en résine et restituent l'exacte surface intérieure de la grotte.Terres et oxydes de fer
Vient ensuite la décoration de ce support. Les teintes sont exactement celles utilisées par les hommes préhistoriques, reproduites avec des terres teintées d'oxyde de fer, à l'identique. La difficulté vient du fait que les artistes qui reproduisent les motifs n'ont pas accès directement à la peinture originale. Ils doivent se contenter de photos et vidéos réalisées sur place. Sur support papier ou projetées elle permettent une reconstitution certes précise, mais où les peintres ont la frustration de ne pas voir la vraie grotte de leurs propres yeux.La grotte "Cosquer 2.0" ouverte en 2022
Débuté ce mois-ci, les travaux devraient se terminer au printemps prochain. Si les conditions sanitaires ne perturbent pas le planning, la livraison au public est prévue à Marseille en juin 2022. La reconstitution sera implantée sur l'esplanade du J4, près du Mucem, dans l'enceinte de la Villa Méditerrannée propriété du Conseil Régional.Sauver un témoignage menacé de disparition
Outre l'aspect touristique, Kléber Rossillon se réjouit de participer à la sauvegarde d'un patrimoine voué à disparaître. Il semblerait en effet qu'à terme, la montée du niveau des mers menacerait l'existence même du site.
La société Kléber Rossillon exploite déjà 11 sites patrimoniaux en France et en Belgique. En Dordogne le Château de Castelnaud ou encore les Jardins de Marqueyssac sont la propriété de Kléber Rossillon. La société exploite déjà la reproduction de la grotte préhistorique Chauvet en Ardèche, mais aussi le musée Montmartre à Paris. L'homme est par ailleurs président d’honneur de l'association Patrimoine-Environnement.