Vania, le petit Ukrainien, a fait sa rentrée à l'école primaire de Périgueux

Vania fait partie de la centaine d'enfants Ukrainiens réfugiés en Dordogne. La classe de primaire, où il apprend les rudiments du français, est spécialisée dans l'accueil d'enfants étrangers. Une approche particulière et patiente y est déployée pour leur enseigner les bases.

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"Rouge ! Vert ! ". Une chose est sûre : du haut de ses 6 ans, Vania maîtrise déjà le langage des couleurs. Et après une semaine d'école à peine. Chaque petite victoire arrache un sourire à Émilie, la maîtresse à la patience angélique qui suit le petit bonhomme de près.

Une spécialité pour cette professeure des écoles "enseignante en unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A)" à l'école primaire Clos-Chassaing de Périgueux. 

Les premiers jours sont difficiles, et on peut se mettre à leur place. C'est vrai que c'est tout de même un sacré défi pour les enfants et ils s'en sortent très bien. La priorité c'est de déclencher cette envie d'apprendre ensemble, ce bien-être, cette confiance.

Émilie Brunet, Professeure des écoles

En dépit du contexte, Vania a de la chance d'avoir pu intégrer cette classe de l'école primaire de Clos-Chassaing. Car si l'établissement accueille une trentaine de nationalités différentes parmi ses 280 élèves, cette classe de primaire est une des rares de Dordogne à accueillir des enfants allophones, n'ayant pas la maîtrise du français, des EANA (Elèves Allophones Nouvellement Arrivés) dans le jargon de l'éducation nationale.

Ils viennent de Géorgie, du Brésil, d'Italie, du Yémen, d'Érythrée, ou de Colombie. Des horizons divers, mais qui les rapprochent d'autant plus dans cette classe commune où tous doivent partir de zéro.


Quand ils ne sont pas dans cette classe un peu particulière, les enfants suivent les cours normaux correspondants à leur niveau d'âge.

On estime qu'il faut une année de "rattrapage" pour que les enfants puissent acquérir les bases leur permettant d'étudier comme leurs camarades français. Mais dans ce cadre particulièrement suivi et stimulant, c'est souvent plus qu'il n'en faut. L'émulation et l'entraide pour atteindre un but commun jouent à fond.

Sur le plan pratique

Les parents d'élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) qui ne parlent pas le français doivent suivre une démarche particulière pour leur premier contact avec l’institution scolaire en France

  • En primaire, ils inscrivent les enfant auprès de leur mairie, avant que l'élève soit admis dans l'école qu'on leur indiquera. Un enseignant dressera un bilan de ses savoir-faire et compétences acquis dans son pays d'origine.
  • En secondaire, l'élève doit s'adresser aux Centre d'Information et d'Orientation de leur secteur ou au Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des Voyageurs (Casnav) de l’Académie de Bordeaux pour y être évalué dans sa langue d'origine. Il sera ensuite affecté dans un établissement par les services départementaux de l'éducation nationale, si possible dans une classe correspondant à son âge et son niveau.
  • Les élèves sont accueillis dans les classes ordinaires et suivent plusieurs heures par semaine des dispositifs spécifiques pour apprendre le français : unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) ou cours de français langue seconde (FLS). Ils poursuivent leurs apprentissages en mathématiques et dans les autres disciplines.
  • La durée d'accueil dans ces cours ou classes spécifiques est variable selon les besoins mais excède rarement un an. L'objectif est qu'ils puissent suivre, le plus rapidement possible, l'intégralité des enseignements dans la classe ordinaire.
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