Blocage de Paris. "Ca fait chaud au cœur, l'agriculture n'est pas morte". Quand les manifestations redonnent de l'espoir

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Jean-Charles Chanquoi est éleveur en Dordogne.
Ce jeune homme de 28 ans trouve un peu d'espoir dans les manifestations d'agriculteurs aujourd'hui, mais l'avenir est plus que sombre pour le métier ©France 3 Périgords - Bertrand Lasseguette & Jean Poustis

À 28 ans, Jean-Charles Chanquoi a rejoint les manifestations des agriculteurs, malgré le travail et les soucis du quotidien. Une manière de se sentir moins isolé dans son mal-être de jeune agriculteur.

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Il n'est pas trentenaire, mais ce métier le tient depuis longtemps. Une sorte d'héritage issu de la culture familiale, dans laquelle baignent également son frère et son père, ancien agriculteur lui-même et maire du village. Si Jean-Charles quitte son exploitation régulièrement depuis une semaine, ce n'est pas de gaieté de cœur. Son travail l'oblige généralement à rester sur place tous les jours.

Défendre ses valeurs

Mais la cause en vaut la peine. Il est parti défendre son métier, son mode de vie, les valeurs auxquelles il croit depuis toujours. Il est parti pour s'assurer qu'il n'était pas le seul à défendre ces valeurs. Que d'autres, portés par les mêmes intérêts et la même vision, partageaient les mêmes difficultés. "C'est une aventure humaine qui est assez forte, qui a rassemblé tous les agriculteurs du département et de la France", livre-t-il avec conviction." Ça fait chaud au cœur de voir une telle mobilisation. L'agriculture n'est pas morte. Je ne l'espérais pas, je ne l'espérais plus," ajoute le jeune homme.

De déception en déception

Aujourd'hui, le ras-le-bol de Jean-Charles est à la mesure des belles paroles, qu'il estime vides de sens, entendues depuis longtemps, sans voir de changement. Comme cette loi Egalim censée l'aider dans son quotidien. Il y a cru, il a joué le jeu et tenté de suivre les nouvelles règles, et il a perdu. Alors les "sanctions" que le Gouvernement promet aujourd'hui aux grands agro-industriels qui n'ont pas suivi la loi, il n'y croit pas. "Qu'est-ce qui nous donne une assurance dans le fait que demain la loi Egalim sera respectée ?", demande-t-il plein de rancœur.

Je sais que demain, dans quinze jours, dans trois semaines, quand mes vaches et mes broutards vont partir, je les vendrai en dessous de leur coût de production.

Jean-Charles Chanquoi

Agriculteur

Une agriculture abattue... au sens propre

Pas plus de certitudes pour l'avenir pour le père du jeune homme. L'ancien agriculteur, aujourd'hui maire du village, dresse le tableau très sombre de la situation agricole locale. "Moi, quand je me suis installé en 1982, petites ou grandes, il y avait 16 exploitations", explique Jean-Marie Chanquoi. "Il y a un an de ça, il n'en restait plus que trois. Le 31 janvier 2023, le troisième agriculteur, le jour de ses 70 ans, il s'est suicidé. Et pour l'instant, il n'y a pas de repreneur pour ses terres."

Alors aujourd'hui, parce qu'il veut encore croire à son avenir chez lui, en France, dans son village, Jean-Charles est parti à Paris, avec 50 autres collègues. Il espère en revenir avec autre chose que de nouvelles promesses administratives, peut-être la vision d'un demain possible pour les agriculteurs français.

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