Les faits se sont déroulés ce mercredi 25 septembre à la maison d'arrêt de Périgueux. L'agresseur de 34 ans devait être transféré aux assises pour entendre son jugement en appel dans une affaire de braquage. Il a roué de coups l'agent pénitentiaire qui le prenait en charge.
L'agresseur était détenu à la maison d'arrêt de Périgueux, dans l'attente de son jugement en appel à la cour d'assises pour les braquages de grandes surfaces à Pessac et Talence en Gironde et une série de cambriolages commis en 2019, toujours dans ce département. Le verdict devait être rendu ce mercredi 25 septembre à 9 h en sa présence.
C'était vraiment de l'acharnement !
"Le collègue amenait le détenu vers l'escorte pour l'amener aux assises", raconte Thomas Niemczura, délégué régional FO justice, qui confirme l'agression d'un agent pénitentiaire, révélée par nos confrères de Sud Ouest.
" Dans le couloir de circulation, le détenu, sans aucune raison apparente, a sauté sur le collègue, par surprise et par-derrière, pour lui asséner un violent coup. Il a perdu l'équilibre, il s'est cogné. Et après, le détenu lui a sauté tout bonnement dessus pour le rouer de coups sur le visage, la tête, le cou...", continue Thomas Niemczura, stupéfait par cette attaque inexplicable.
Là, c'était vraiment de l'acharnement.
Thomas Niemczuradélégué régional FO justice
C'est un autre collègue alerté par les bruits suspects qui est intervenu rapidement pour arrêter l'agression. "C'était violent, on s'est même posé la question de savoir s'il n'avait pas perdu connaissance, il a été évacué vers l'hôpital pour faire des soins et des radios."
Sept points de suture
Arrivé aux urgences en état de choc, le blessé a le nez cassé, il a reçu sept points de suture sur le visage et il fait l'objet d'une ITT de 7 jours
Le manque d'habitude est à exclure, la victime est un agent pénitentiaire expérimenté, habitué à ce genre de transfert. "À Périgueux, vous n'avez pratiquement que des agents expérimentés, qui ont en moyenne entre vingt et vingt-cinq ans d'expérience pénitentiaire.", explique Thomas Niemczura. Pas de raison particulière à chercher non plus sur ce transfert avec un seul gardien, c'est une procédure habituelle, apparemment opérée dans des conditions normales, l'agresseur n'avait pas été signalé comme un individu particulièrement dangereux nécessitant des précautions particulières.
Comprendre les circonstances
Jacques-Édouard Andrault, procureur de la République, s'est rapidement rendu sur place pour rencontrer les autres agents pénitentiaires et relever les premiers éléments dans le cadre d'une enquête ouverte pour déterminer les circonstances de cette agression incompréhensible. "On ne sait pas pourquoi lui, pourquoi ce surveillant, pourquoi le détenu à "pété un câble" le dernier jour des assises où il a son verdict. Moi, à ma connaissance, je n'ai pas d'élément qui puisse expliquer le pourquoi du comment" avoue le syndicaliste.
En fonction des éléments recueillis par le parquet, l'agresseur devrait passer en comparution immédiate à la suite de son geste, selon un chef d'inculpation qui reste à préciser selon qu'il y a eu tentative d'homicide ou non. Un agresseur qui aura tout de même été conduit aux assises pour y entendre le verdict, une peine de vingt ans de réclusion en appel, alors qu'il avait écopé de dix-huit ans de réclusion en première instance.