En cette semaine de rentrée, les laboratoires croulent sous les demandes de tests PCR. Le nombre de personnes qui souhaitent se faire dépister est en forte hausse ces dernières heures. En Dordogne, le PDG du groupe Novabio tire la sonnette d’alarme.
Les hommes et les femmes comme les automates sont débordés.
"La situation actuelle est vraiment très compliquée pour nous. On fait face à une demande très, très importante, avec un dépassement de nos capacités d’analyses".
Henry-Pierre Doermann, ne mâche pas ses mots. Ce pharmacien-biologiste, dirige le groupe Novabio en Périgord. Il est implanté sur une vingtaine de sites, essentiellement repartis en Dordogne avec des antennes en Lot-et-Garonne et en Corrèze.
Ses laboratoires de biologie médicale doivent faire face à un afflux de patients venus se faire dépister. Les files d’attente s’allongent au point de frôler des records.
Jusqu’à présent, on travaillait beaucoup, mais on arrivait à absorber la demande. Là, il y a un dépassement de l’activité.
Lundi 3 janvier 2022 : les chiffres de la journée ont de quoi donner le tournis. "Nous avons eu 4 000 demandes alors que notre capacité analytique est de 2800 tests par jour. Nous avons un dépassement de l’activité, cela va forcément occasionner des retards au niveau des résultats".
Car les conséquences sont doubles. D'abord sur les personnels. Ils sont particulièrement sollicités et ne peuvent fournir davantage. Ensuite, sur les outils utilisés pour analyser les tests. Les automates sont aussi au maximum de leurs capacités.
"Il faudrait qu’on puisse travailler la nuit après 23 heures, mais c’est impossible. On n’a pas suffisamment de ressources humaines pour mettre en place ce type d’activité nocturne".
Mesures d'urgence pour ne pas être dépassé
Le chef d'entreprise s’attendait à un surplus d’activité au regard de l'intensité de la cinquième vague et de la propagation du nombre de contaminations, mais c’est la première fois, depuis la pandémie, qu’il observe une telle situation, au point de réfléchir à mettre en place des mesures d’urgence pour ne pas être complètement dépassé.
On ne peut pas tout faire et répondre à la demande.
Parmi elles, l’arrêt temporaire, pour quelques jours, des tests réalisés en milieu scolaire. Cela permettrait de se concentrer uniquement sur les personnes symptomatiques et les cas contacts.
La mesure n’est pas encore appliquée, mais elle pourrait être actée dans les heures qui viennent. Et le biologiste de rappeler que le taux de positivité observé actuellement est de l’ordre de 30 %.
"C’est comme une avalanche qui grossit. C’est une conjonction de plusieurs facteurs. Beaucoup de cas symptomatiques, beaucoup de cas contacts qu’il faut tester pour le contact-tracing sans oublier les pathologies virales et hivernales avec des symptômes similaires à ceux du Covid".
La pression observée dans les labos risque de s’accentuer. Le nouveau protocole sanitaire impose la réalisation de davantage de tests pour sortir de la période d’isolement en cas de contamination.
C'est par exemple le cas des plus de 12 ans. Ceux qui sont vaccinés pourront n'être isolés que 5 jours, sous réserve d'avoir effectué un test PCR ou antigénique négatif et d'être sans symptômes depuis plus de 48 heures.
Le variant Omicron continue à gagner du terrain. "Les contaminations vont encore augmenter dans les prochains jours", a déclaré Olivier Véran, ministre de la Santé.
En Dordogne, Henry-Pierre Doermann, compte sur son nouvel automate pour absorber les demandes. L’appareil pourra analyser les résultats de 1800 tests en 12 heures. Il sera opérationnel dans une dizaine de jours. De quoi souffler un peu.
[#COVID19 Situation en #NouvelleAquitaine au 02/01]
— COVID — 19 - Nouvelle-Aquitaine (@NA_Covid19) January 2, 2022
?Taux d'incidence en Nouvelle-Aquitaine : 1 034,2* (↗)
⚫️Seuil d'alerte maximale : 12 départements
⎿ ⚫️Incidence 500 - 1000 : 9 départements
⎿ ?Incidence >1000 : Gironde, Pyrénées-Atlantiques & Landes pic.twitter.com/uz5IaJaKLs
Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, trois départements d'Aquitaine affichaient des taux d'incidence supérieurs à 1000 pour 100 000 habitants au 2 janvier 2022 en Gironde, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.