Les cèpes commencent à sortir de terre dans l'ouest de la Dordogne et se sont vendus en nombre sur un marché à Mussidan ce jeudi 28 septembre. Mais il faudrait davantage de pluie et un peu moins de chaleur selon un spécialiste qui voit aussi les conséquences du changement climatique.
Ce jeudi 28 septembre, le premier marché contrôlé de cèpes de Dordogne de la saison avait lieu à Mussidan. 153 kilos de cèpes ont trouvé preneurs en moins de vingt minutes entre 15 et 25 euros le kilo ! Mais 90 kilos provenaient du même vendeur venu de Charente. "Il y a une belle qualité et j'en ai encore !", assure Claude Hardy.
En Dordogne, on ne rigole pas avec les champignons à l'arrivée de l'automne.
Pour preuve, la société mycologique et botanique du Périgord compte plus de 300 adhérents qui aiment arpenter les bois du département à la recherche notamment de champignons. Mais au final la cueillette a été très mince pour un petit groupe à Montazeau.
"Cela commence juste par endroits ici ou là. Mais c'est encore ponctuel et localisé à certains endroits", indique Daniel Lacombe, ancien président de l'association et toujours "déterminateur", c’est-à-dire grand connaisseur des champignons.
Car la météo n'est pas encore parfaite pour une bonne production.
"Il faudrait de nouveau de la pluie et dans le même temps, il fait un peu trop chaud pour une bonne poussée".
Daniel Lacombe de la société mycologique et botanique du PérigordA France 3 Aquitaine
Daniel Lacombe, lui, apprécie les cèpes bronzés et les cèpes d'été. "Le cèpe de Bordeaux vient toujours un peu plus tard en octobre", dit-il en précisant que l'automne 2022 n'avait pas été très bon à cause d'un temps trop sec.
Décalage de poussées
Une chose est sûre, les adhérents de la société observent les conséquences du réchauffement.
"Les poussées se décalent doucement vers les mois d'octobre et de novembre. Et on a des surprises avec le champignon qui est capricieux ! Désormais on trouve des cèpes d'été au printemps et aussi fin octobre."
Autre signe du changement climatique, on trouve de nouvelles espèces en Dordogne comme l'oronge ou amanite des Césars, avec son chapeau orange, plutôt visible autour de la Méditterannée.
"On en voit même en Suède" note le spécialiste. Mais attention à ne pas le confondre avec l'amanite tue-mouche très toxique !
Dans le doute, il est donc conseillé de montrer les champignons à des pharmaciens ou de participer aux sorties de la société mycologique, ouvertes au public.
Une sortie est justement organisée samedi 30 septembre à Bors, à la limite de la Charente et dimanche à Champagnac-de-Belair.