Déconfinement : la Dordogne passe en vert sur la carte

L'annonce hier soir du placement de la Dordogne en zone orange sur la carte émise par le gouvernement avait surpris. Dès aujourd'hui le directeur de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine a demandé à la direction générale de la santé de réviser sa copie. Il a visiblement été entendu.
 

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Hier soir beaucoup se sont fait surprendre, au premier rang duquel le préfet de la Dordogne. Celui-ci avait annoncé le matin même à la presse que le département ferait partie des zones vertes. Finalement dans la soirée de jeudi 30 avril, le gouvernement a diffusé une carte plaçant le département en orange. Petite déconvenue pour le représentant de l'Etat, obligé de faire paraître un communiqué dans la foulée, quitte à se contredire dans la même journée.
 

Et dès ce matin, les réactions ont été nombreuses à commencer par celle de Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne, "stupéfait par cette carte".
"J’étais hier soir avec le préfet et des parlementaires de la Dordogne, et personne n'était au courant. Je l’ai appris par une journaliste, le préfet lui aussi l’a appris par la presse, ce qui est extraordinaire ! Je l'ai contacté vers 20h, il m’a dit qu'un nouveau critère était entré en compte, celui de la circulation du virus calculé sur le pourcentage de personnes se présentant aux urgences pour une suspicion de Covid".

Deux critères ont en effet été pris en compte pour l'établissement de cette première carte. Celui précédemment cité, et la saturation, ou non, des services de réanimation. Dans la mesure où en Dordogne un seul patient positif au Covid 19 est hospitalisé en service de réanimation, c'est donc bien le premier critère qui a été déterminant. 

"Au début on avait trois critères", rage germinal Peiro : "le nombre de cas, les places en réanimation, et la possibilité de réaliser des tests". "Nous, on répondait favorablement à ces trois critères. Chez nous, la mortalité est inferieure à 2019 et 2018 sur la même période ! On a des lits d’hôpitaux disponibles, et pour la question des tests, on a un labo géré par conseil départemental qui réalise 300 tests par jour et qui peut aller à 1000 par jour. Donc, on n’a pas de problème. Ce qui m’impressionne c’est l'introduction d’un nouveau critère, qui plus est aléatoire, celui des suspicions de covid aux urgences, et non les cas avérés !"

Un sentiment partagé par le professeur Philippe Dabadie, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital de Bergerac. "Il faut se baser sur les cas avérés, pas sur les suspicions de Covid. L’histoire de la circulation du virus en Dordogne, je n’y crois pas. On est plus en sécurité à Bergerac qu'à Bordeaux qui pourtant est en vert. Mais on n'est plus à une contradiction près du gouvernement", dit-il.

Contacté, Michel Lafrocade, directeur de l'Agence Régionale de Santé de la Nouvelle-Aquitaine, a donné quelques informations sur la circulation du virus, c'est-à-dire la part de suspicions de covid dans l’activité des urgences. « La semaine du 20 au 27 avril cette part était de 6% en France », détaille-t-il. « En Dordogne elle était à 6,4% durant toute cette semaine là. Les départements se situant entre 6% et 10% ont été placés en orange. Dans un petit département, où finalement le nombre de passages aux urgences est faible, ce critère est défavorable", reconnait Michel Laforcade. Et lorsqu'on lui demande si la Dordogne n'a pas été classée sur la base d'un critère finalement peu fiable : "peu fiable je ne sais pas, mais le plus aléatoire oui", concède-t-il.

C'est la raison pour laquelle Michel Laforcade a envoyé un courrier à la cellule de crise nationale. "On ne va pas se priver de faire nos propositions. Cet après-midi, j'ai fait remonter à la direction générale de la santé mon souhait de faire passer la Dordogne en vert", nous a-t-il confié en fin d’après-midi. Et visiblement il a été entendu, puisque ce soir la Dordogne quitte la zone orange. Ce vendredi soir, toute la Nouvelle-Aquitaine est donc placée en vert.

"Ces cartes sont à manier avec des pincettes", râlait Germinal Peiro aujourd'hui, "surtout si ça change tous les soirs. En terme d’inquiétude pour la population, sans parler du secteur économique..." Alors comment apaiser les tensions ?  Certains risquent de faire de la tachycardie à heure fixe, c’est-à-dire en début de soirée lorsque la carte est diffusée. "Cette période de rodage est intéressante pour affiner", veut rassurer Michel Laforcade. Mais ces rodages ne feraient-ils pas mieux de rester dans le cercle gouvernemental plutôt que de publier une carte potentiellement différente tous les soirs ? Ne vaut-il pas mieux attendre le 7 mai pour donner une seule information claire ? "Je suis sensible à ce que vous dites", répond le directeur de l'ARS de la Nouvelle-Aquitaine.
 
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