La Promo 16-18, tout est dans le titre ! Ce dispositif est destiné aux décrocheurs scolaires encore mineurs qui peinent à trouver leur voie. Indécis, en difficulté familiale, perdus, le dispositif s'adresse potentiellement à 35 000 jeunes
Il y a Mattéo, Leïla, Raphaël, Hugo, ils ont débuté une formation en bac pro, en gestion, obtenu un cap ou pas, entamé un cursus, décroché, parfois repris et fini par décrocher, perdus. Surtout, ils ne savent pas où aller, quoi faire, faute d'un entourage éclairé, d'un coup de chance, ou tout simplement d'inspiration et d'envie.
Le dispositif Promo 16-18 est fait pour eux. Le gouvernement tient à ce que tous les jeunes bénéficient d'un apprentissage ou d'une formation jusqu'à 18 ans, contre 16 ans précédemment, qui leur permette d'entrer dans la vie active. À l'AFPA de Dordogne, ces quatre jeunes (le plus âgé fête tout juste ses 18 ans aujourd'hui) se retrouvent face à des enseignants un peu différents de ceux qu'ils rencontrent habituellement.
Du temps, et de l'attention
Tout d'abord, ils ne sont pas relégués au fond d'une classe, perdus et anonymes parmi des camarades qui eux savent bien ce qu'ils font là. Ou en tout cas mieux qu'eux. À l'AFPA de Boulazac, ils ne sont qu'une poignée d'élèves, 6 pour cette première promo et deux personnes, un conseiller-éducateur et un professeur chaque jour qui les encadrent et les guident.
Pendant 13 semaines, il s'agit de leur faire découvrir des filières dont ils n'avaient même pas imaginé l'existence, mais aussi de leur redonner confiance en eux, de leur permettre de s'exprimer en public, de se sentir plus à l'aise avec leur corps et de partager leur ressenti pour tenter de contourner ce qui les a mené au décrochage.
4 mois pendant lesquels ils seront aussi confrontés à des enseignants, eux-mêmes anciens professionnels dans leur branche respective. Une opportunité pour savoir ce qui plaît... ou pas.
L'innovation, c'est aussi la distance. Les décrocheurs, repérés par les missions locales, se voient proposer la possibilité de quitter leur cadre de vie ordinaire. Partis faire leur formation loin de leur lieu de vie habituel, pris en charge, logés et nourris dans un environnement nouveau, ils peuvent échapper à ce qui est parfois l'une des raisons de leur décrochage.
Bref, un beau projet pour tenter de remettre sur les rails 35 000 jeunes dans leur situation qui décrochent en France chaque année. Les AFPA ne réussiront sans doute pas à "raccrocher" tout le monde, mais il y aura sans doute aussi quelques belles vocations qui verront le jour dans les années à venir.