Depuis le 2 février, l'énorme pan de falaise qui s'est abattu sur une route départementale d'Excideuil en Dordogne, bloque toute circulation. Les riverains s'impatientent. Aucun dégagement n'a encore été entrepris, la route pourrait rester bloquée jusqu'à la fin de l'année.
Trois mois après la chute spectaculaire de trois énormes blocs rocheux sur la RD 76, avenue du Docteur Jean Rabaud, rien n'a bougé. L'accident naturel, qui a nécessité l'évacuation de trois maisons mais n'a heureusement fait aucun blessé, semble avoir eu lieu la veille. Seules les barrières, les signalisations et les déviations balisent désormais l'éboulement.
Risques de chute imminents
Pourtant, il y a eu du mouvement depuis, et notamment le travail d'un cabinet spécialisé qui a effectué une étude géotechnique à la demande du département. Ce rapport indique quels moyens doivent être mis en œuvre pour un retour à la normale, comment fractionner et évacuer les blocs rocheux tombés sans rendre la falaise encore plus instable, et surtout, s'il existe d'autres parties susceptibles de se détacher pouvant créer prochainement un accident sur la route ou sur les maisons voisines. "Il a bien été identifié dix points à risque de chute, pour certains imminents.", confirme Laure Lacoste, maire d'Excideuil. "Ce qui fait qu'il est hors de question qu'on fasse passer qui que ce soit si près de ce secteur", tranche l'édile, responsable de la sécurité de ses administrés.
VIDÉO ►►Le reportage de France 3 Périgords - Bertrand Lasseguette & Anne-Laure Meyrignac
Temps administratif
Dans l'attente des travaux, le département a mis en place des déviations empruntant les RD705, RD704, RD707 et RN21 pour un retour sur la RD76. Du provisoire qui risque de durer, ce n'est pas demain que la route sera dégagée et que cette falaise sera confortée. D'autant que le maître d'ouvrage, la Communauté de communes Isle Loue Auvézère en Périgord, doit également savoir quelles parties seront prises en charges et par qui, la falaise étant privée. Il y aura des mises au point nécessaires du côté des assurances.
Excédés
Les riverains sont à bout.
Parce que là, ça commence à bien faire !
Huguette, une riveraine
Mais le temps des travaux publics n'est pas celui des usagers. La grogne monte chez les riverains, excédés. "Ça fait déjà trois mois", s'échauffe Huguette, "et je pense que s'il y avait Germinal Peiro là-haut, dans la maison, et ben je pense qu'ils se démurgeraient un petit peu plus vite, parce que là, ça commence à bien faire !".
Chute de pierre et de chiffre d'affaires
Sentiment partagé par le boucher du village et les huit employés qui se désolent de la baisse de fréquentation actuelle et qui redoutent une saison estivale catastrophique. "On a quand même un manque à gagner à l'heure actuelle, bien sûr", se désole Christophe Goursat, avant d'ajouter : "ça sera pire lorsque les touristes seront là, puisqu'ils n'emprunteront plus la route qui passe devant, donc ils ne viendront pas nous voir !"
Manque à gagner d'un côté, et dépense supplémentaire de l'autre, comme pour ce retraité qui, après avoir fait le compte des kilomètres supplémentaires occasionnés par la déviation, affirme qu'il en est pour 60 euros de sa poche chaque mois.
Réouverture en 2025 ?
Après l'étude géotechnique, les marchés publics nécessaires à la réalisation des travaux seront lancés dans les prochaines semaines. Le démarrage des travaux est envisagé cet été et la réouverture de la RD76 à la circulation est prévue pour la fin de l’année.