Une cinquantaine de bovins limousins s'apprêtent à rejoindre les plaines d'Arménie dans le cadre d'un partenariat de développement. Un nouveau marché pour un pays qui jusque-là consommait surtout de la viande surgelée importée de Russie.
Le projet avait été monté en 2018 par l'ancien député de Dordogne Jean-Pierre Cubertafon, lors de la visite d'une délégation arménienne au comice agricole de Lanouaille. Mais il avait pris du retard en raison de la crise sanitaire du Covid et de la guerre du Haut Karabagh.
Voyages internationaux en limousines
Une cinquantaine de vaches et de taureaux de race limousine vont s'expatrier en Arménie pour y prospérer, comme elles l'ont déjà fait, sur les cinq continents, dans quatre-vingts autres pays. Un joli troupeau en provenance berceau de la race et notamment d'un élevage de Payzac en Dordogne. "La dernière grosse exportation qu'on avait fait, c'est il y a dix ans, en Mongolie, où les animaux se sont très très bien adaptés, et ça n'a posé aucun problème ", s'enorgueillit Olivier Lasternas, président du Herd Book Limousin, le garant de la pureté de la race limousine.
Cette opération relativement modeste, bénéficie d'un budget de 150 000 euros abondé par les départements de Corrèze, Dordogne et Haute-Vienne, et peut ouvrir la porte à des échanges durables.
Remplacer le surgelé russe
Cette exportation confirme la bonne santé de cette race française réputée qui sait s'exporter, mais elle répond aussi à une vraie attente en Arménie. "Le besoin, il est énorme", confirme Michel Pazoumian, chargé des projets agricoles au sein du Fonds Arménien en France. "Autant sur le plan vaches à lait et fromages, l'Arménie est assez bien pourvue, mais sur le plan de la viande, elle est sous-développée. La majorité de la viande qui arrive en Arménie, qui est consommée dans les restaurants, etc, est de la viande congelée qui vient de Russie". Les Arméniens risquent effectivement de sentir la différence.