Le centre aquatique est fermé depuis neuf mois, aucun travaux n'a débuté : que se passe-t-il à l'Aquacap de Périgueux ?

Alors que le centre aquatique du Grand Périgueux a été fermé en septembre dernier pour deux ans de travaux, le chantier n'a toujours pas débuté. Les travaux s'éternisent, l'addition s'alourdit, l'ancien maire de Périgueux demande des comptes.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Que se passe-t-il à l'Aquacap ? En septembre dernier, le Grand Périgueux annonçait une nouvelle fermeture de l'établissement pour travaux. Pas vraiment une surprise, on savait le centre aquatique défaillant depuis... son ouverture, en 2008. Victime de malfaçons, des carrelages glissants, des fuites en cascade, des machineries défaillantes, les multiples réparations dont il a fait l'objet n'ont jamais réussi à remettre le navire à flot. Au plus fort des dégâts, 15 000 litres disparaissaient dans la nature chaque jour.

Le centre aquatique prend l'eau

Sans compter (ou plutôt en comptant), que la hausse du prix de l'énergie a fini par faire de la piscine un gouffre financier. En septembre dernier, une nouvelle et longue fermeture s'imposait, malgré le mécontentement prévisible des utilisateurs qui génèrent 200 000 passages par an. La fermeture est prévue pour au moins deux ans et un montant estimatif de 12 millions d'euros.

Retard à l'allumage

Il y a urgence et pourtant. Neuf mois après la fermeture, le chantier n'a toujours pas débuté. Pour la bonne raison que l'on n'a pas encore fini de faire le tour des dégâts !  Échaudés par les mauvaises surprises précédentes, les responsables se demandent ce que leur réserve encore l'Aquacap. "Là, vous avez un exemple de décollement de carrelage", constate navrée Amélie Balaine, directrice générale adjointe du Grand Périgueux, devant les carreaux du petit bassin tombés au sol par poignées. "Tous ces problèmes, ça a nécessité aussi qu'on puisse s'assurer que les supports sur lesquels ce carrelage est collé sont bien conformes, que les aciers qui sont à l'intérieur ne sont pas altérés. Et ça, ça a nécessité des examens complémentaires de la structure de la piscine." En gros, pas la peine de mettre un pansement sur ce qui pourrait être une jambe de bois.

Une remise à flot coûteuse

Et un diagnostic complet, ça prend du temps. Les experts livreront leurs conclusions fin juillet. Six mois de retard sur les travaux, au bas-mot, et une réouverture estimée à septembre 2026. Petite consolation, ce délai ne semble pas impliquer pour l'instant une augmentation de l'enveloppe de 12 millions dédiée à la restauration. Il faut dire que depuis 2008 l'addition est déjà assez lourde comme ça. De combien exactement, d'ailleurs ? C'est précisément la question que s'est posée Antoine Audi, l'ancien maire de Périgueux de 2014 à 2020.

À un moment donné, il faut demander l'addition, c'est ce que je demande !

Antoine Audi

Ancien maire de Périgueux

L'addition, s'il vous plaît

L'ancien édile souhaite obtenir des réponses sur le coût réel de l'établissement, mais aussi sur les responsabilités. " Aujourd'hui, on est fermés jusqu'en 2026 si je ne me trompe pas, pour des problèmes de malfaçon récurrents. Je trouve que ça commence à être un équipement qui coûte très cher au contribuable et qui coûte très cher à l'usager."
Antoine Audi demandera jeudi prochain au Grand Périgueux une comptabilité précise pour savoir combien d'argent public a été engagé dans l'Aquacap depuis l'ouverture. "Je pense qu'aujourd'hui, on en est à 25 millions. J'ai fait un chiffrage un peu rapide, un peu grossier, il sera peut-être confirmé par le Grand Périgueux" suppute-t-il.

durée de la vidéo : 00h01mn53s
Un centre aquatique qui n'en finit pas de s'arrêter ! Depuis sa création en 2008, l'Aquacap souffre de multiples malfaçons et commence à coûter très cher aux habitants, dénonce l'ancien maire de Périgueux Antoine Audi ©France télévisions

Dans les dernières années, dans les derniers mois, et dans les années à venir, on en est plus à compter les jours d'ouverture que les jours de fermeture !

Antoine Audi

Ancien maire de Périgueux

À qui la faute ?

Si Antoine Audi se pose des questions sur le coût réel de l'Aquacap, il s'en pose aussi sur la manière dont a été géré le dossier. "J'ai l'impression que les mesures n'ont pas été prises en temps et en heure, que ce soit au niveau de la garantie décennale, que ce soit au niveau des assurances, pour que la collectivité soit couverte dans ses frais, ce qui n'est pas le cas !"

Soif de piscine

En attendant toutes ces réponses d'experts, l'utilisateur lambda se demande quand et même s'il pourra retrouver son plongeoir préféré un jour. La grogne monte chez les utilisateurs qui s'étaient habitués au luxueux complexe. Le nageur du dimanche, les familles, les clubs sportifs, les amateurs de spa ou d'aquagym, autant de frustrés du bassin qui commencent à trouver le temps long.

Le Grand Périgueux temporise, et assure qu'il fait au mieux de ses moyens. "On a les scolaires, les clubs, le grand public, et les activités encadrées. On peut considérer aujourd'hui que pour les scolaires, les clubs et pour les activités encadrées, la casse n'est pas trop importante. Là où les gens sont le plus impacté, c'est sur la baignade classique, dans la dimension ludique ou dans la dimension santé-bulle. Là, nos bassins sont classiques et les périgourdins, l'hiver n'ont pas cette possibilité-là.", reconnaît Jean-François Bojanic, responsable des piscines au Grand Périgueux.

Compensations aquatiques

Conscient que l'été risque d'être chaud, le Grand Périgueux multiplie donc ses efforts pour accueillir les baigneurs sur ses autres sites. "Bien évidemment, l'Aquacap avec ses 1 100 m² n'est pas là pour le moment, mais il y a quand même des réponses pour les Périgourdins", explique Jean-François Bojanic.

  • La petite piscine estivale de Sorges sera ouverte toute la semaine du 6 juillet au 1ᵉʳ septembre
  • La nouvelle piscine de Niversac, découvrable l'été, sera ouverte du 1ᵉʳ juillet au 1ᵉʳ septembre.
  • La piscine Bertran de Born habituellement fermée sur cette période, restera ouverte jusqu'au dimanche 11 août
  • La piscine de Marsac-sur-l'Isle, découverte et chauffée, est d'ores et déjà ouverte les week-ends jusqu'à la mi-juin, et elle sera ouverte tout l'été de 10h à 20h (alors qu'avant elle n'était ouverte que de 10h30 à 19h) et le sera aussi pour les deux premiers week-ends de septembre.
  • L'étang de baignade de Neuf-fonts rénové ouvre à partir du 29 juin jusqu'au 1er septembre inclus ainsi que les deux premiers week-ends de septembre, avec une baignade surveillée de 13h à 19h.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information