Remise aux normes, sécurisation, économies d'énergies, malfaçon, la plus grande piscine du Grand Périgueux ne ferme pas pour rien. Douze millions de travaux et deux ans de travaux sont nécessaires. En attendant, il va falloir composer sans.
Le 15 mai 2008 fut un grand jour à Champcevinel, près de Périgueux. Après sept ans de réflexion, 21 mois de travaux et neuf millions d'euros investis, l'agglomération du Grand Périgueux s'enorgueillissait enfin du superbe complexe aquatique aux dernières normes qui allait combler la population locale de baigneurs. Un enivrement vite calmé après la découverte de malfaçons qui n'ont depuis cessé de gâcher la destinée de ce bel équipement aquatique.
Rustines
Qu'importe, le bateau était lancé, il fallait qu'il navigue. Le Grand Périgueux fera contre mauvaise fortune bon cœur, et, en 2018, on fêtera dix ans de succès et 2 300 000 baigneurs. Parallèlement, il aura fallu refaire les carrelages inadaptés, revoir l'étanchéité des bassins, colmater les fuites dans les machineries et exercer une surveillance de tous les instants pour éviter la catastrophe. Mais depuis la situation s'aggrave : les sous-sols sont inondés à quelques centimètres des installations électriques, les fuites se multiplient.
C'est un lieu qui est humide, où il y a des équipements électriques, électroniques aussi, donc qui ne nous permettent plus aujourd'hui d'assurer, je dirais, la pérennité de l'équipement en toute sécurité.
Thierry Nardou, Vice-Président du Grand Périgueux en charge des projets
Effacer le passé, préparer l'avenir
En septembre 2023, l'inévitable ne peut plus être retardé. La communauté urbaine ferme officiellement l'établissement et entame deux ans de travaux, pour une somme estimée à 12 millions d'euros. Il s'agit de mettre un terme à tous les désagréments dus aux malfaçons, mais aussi de moderniser l'existant pour le rendre viable dans les deux décennies à venir.
Des chaudières, de l'inox et du carrelage
On pense bien sûr aux économies d'énergie face à l'augmentation des coûts. Pour cela, des solutions font déjà leurs preuves dans les piscines nouvellement conçues du département. L'objectif ambitieux est de réaliser à l'Aquacap 40% d'économie en énergie et en eau et d'en profiter pour poser de nouveaux carrelages, repenser en totalité les locaux techniques et de s'équiper en bassins inox.
Des baigneurs à sec ?
La fermeture décidée en septembre aura permis de prolonger la possibilité de baignade au maximum de l'été, mais elle n'est pas sans poser de problèmes. L'Aquacap fermé en même temps que les piscines estivales de Sorges et Marsac, il ne reste plus que deux piscines pour un bassin de population de 30 000 personnes : Bertran-de-Born à Périgueux et Niversac.
Sportifs sous contrainte
La nouvelle piscine de Niversac ouverte à Boulazac-Isle-Manoire va pouvoir absorber une partie des nageurs de l'Aquacap, notamment les scolaires, le public et les amateurs d'aquagym, mais elle ne permet pas d'accueillir les clubs qui devront plonger en soirée à Bertrand de Born. Et aucune de ces deux piscines n'ouvre le dimanche après-midi. L'Aquatique Club de l'Agglomération de Périgueux (ACAP) déplore la perte de 30 % de ses créneaux de nage. Un comble pour l'ACAP qui rappelle que le bassin de Niversac a été financé à hauteur de 850 000 euros par la Fédération Française de Natation.
Les horaires d'ouverture des piscines du Grand Périgueux à partir de septembre 2023