Naissances, conservation, réintroduction... Face aux défenseurs de la cause animale, comment les zoos défendent la carte de la biodiversité

Fin novembre 2024, le zoo de Beauval dans le Loir-et-Cher a annoncé l'accueil prochain de 3 singes dorés prêtés par la Chine. Ce prêt, comme tous les échanges d'animaux entre zoos, est vu comme une "excellente nouvelle" pour la préservation des espèces menacées, mais pourquoi ? Comment fonctionnent les parcs zoologiques qui se considèrent aujourd'hui indispensables pour la biodiversité ? Poudre aux yeux ou réalité ? Parmi les amoureux des animaux, les points de vue sont pour le moins opposés.

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Elles en ont les larmes aux yeux... Solenn Marzin la directrice du zoo de Trégomeur et Axelle Ferrat sa responsable animalier, ont bien vu cet été Tahan et Balu, leurs deux tapir malais s'accoupler autour et dans le plan d'eau de l'enclos qui leur est dédié, mais cet accouplement a-t-il porté ses fruits ?!?

La réponse est... oui ! La vétérinaire Juliette Debar a cherché un bon moment avant de pouvoir l'affirmer, mais sous les yeux de ces trois-là, l'échographie finit par parler : "C'est sûr, elle est gestante, regardez : là on voit le cœur battre !" 

Difficile de rester insensible quand la vie apparaît ainsi. Une naissance c'est toujours réjouissant, d'autant plus quand on parle d'une espèce classée "en danger" par l'UICN, l'union internationale pour la conservation de la nature. "Le tapir de Malaisie, c'est une espèce menacée dans le monde. On en trouve dans seulement 23 parcs zoologiques ! Et l'an dernier sur 6 naissances en Europe, 5 petits sont décédés..." explique Solenn.

"L'espèce est tellement rare, chaque individu est précieux"

La directrice zoologique est d'autant plus fière que cet heureux événement à venir récompense le travail de toute son équipe : "Le tapir malais fait l'objet d'un PEE, un programme d'échange européen, chapeauté par une coordinatrice qui nous a fait confiance en nous confiant cette femelle en 2018. C'est une espèce tellement rare que chaque individu est précieux ! On a un devoir vis-à-vis de la communauté. Réussir à perpétuer l'espèce, ça récompense quelque part notre savoir-faire : l'alimentation, le logement, l'enclos... On a su mettre le couple dans des conditions propices à la reproduction."

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Reportage pour France 3 Bretagne de V. Chopin, B. Van Wassenhove, H. Tiercelin et J.F. Barré ©FTR

Car à aucun moment, l'homme n'est intervenu dans cette procréation. Ce sont Tahan (295 kilos) et Balu (350 kilos) qui se sont débrouillés comme des gros ! D'ici treize mois (la durée de gestation du tapir) Tahan mettra bas fin août début septembre sûrement. "Fin d'été, on a de la chance, côté température on sera bien, pour le petit il faudra qu'on monte la température du bâtiment à 20 degrés, la ventilation sera nettoyée, tout sera mis en place pour que le petit grandisse dans les meilleures conditions."

Un bébé tapir qui ne restera pas ensuite au zoo de Trégomeur. "Quand il aura 2 ans, il partira dans un autre parc, pour recréer une paire et poursuivre la reproduction de l'espèce. Ce n'est pas moi qui vais décider où, mais le coordinateur qui gère les transferts et qui décidera avec quel individu il pourra s'accoupler pour que la génétique soit la meilleure" explique Solenn Marzin.

"Les bébés font vendre des billets"

Que ce soit à Trégomeur dans les Côtes d'Armor, La Bourbansais en Ille-et-Vilaine ou dans le Morbihan, à Pont-Scorff et Branféré, les bébés dont les parcs zoologiques sont si heureux de nous annoncer l'arrivée, sont donc voués, pour la très grande majorité, à la captivité.

Un cycle et un fonctionnement qui horripilent les défenseurs des animaux sauvages : "Ça me brise le cœur parce que ces animaux sont là pour être utilisés," s'insurge par exemple Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice. "Les bébés, ce sont les jeunes animaux qui font vendre les billets ! Dans les zoos, il faut de la nouveauté en permanence. Ce sont des entreprises commerciales qui ont vocation à attirer les visiteurs, ce n'est pas là que tout est fait pour les animaux."

Si les parcs zoologiques reconnaissent que des animaux attirent le public (certains parlent "d'espèces phares"), tous se défendent de l'utilisation qui en est faite, à l'image du directeur du parc animalier de Branféré qui présentait en décembre dernier par exemple, son dernier né : un petit rhinocéros surnommé Sonaï : "Pour moi, Sonaï, c'est un ambassadeur : l'émotion qu'il suscite fait changer les mentalités et nous dit : une telle beauté, un tel animal, qu'est-ce qu'on peut faire pour le protéger dans le milieu naturel ?" explique Alexandre Petry.

"Si on veut protéger les espèces qui sont en train de disparaître, il faut le faire sur place, dans leur milieu" rétorque la présidente de One Voice. "Les enfermer n'est pas la solution, il faut protéger leur milieu..."

Son discours évidemment séduit : remettre les animaux sauvages dans la nature semble couler de source. Cela fait penser au projet développé fin 2019 par Rewild, cette coalition d'ONG dont l'objectif était de "réensauvager" les animaux captifs du zoo de Pont-Scorff dans le Morbihan. La réalité est malheureusement bien plus compliquée.

Remettre des animaux sauvages dans leur milieu : un mythe ?

"C'est une vision simpliste et caricaturale", tacle Julie Lasne. L'éthologue qui a participé au groupe de travail sur le bien-être de la faune sauvage captive fondé en 2019 par le ministère de la transition écologique, est aujourd'hui désolée de constater qu'il n'y a pas de situation idéale.

Vous n'avez plus d'espaces vierges (...) C'est un mythe de faire croire ça. Un mythe d'espérer remettre des animaux sauvages issus de la captivité "comme ça" en liberté.

Julie Lasne, éthologue

à propos de l'ancien projet Rewild

"Moi aussi, j'étais pleine d'illusions. Mais quand je suis allée travailler sur le terrain, la claque a été dure. Il n'y a plus de pleine nature. Partout c'est une nature gérée. Quand on parle de parc national, de grandes étendues, des grands parcs africains ou autres, ce sont soit des espaces clos et gérés (parcs) soit des espaces clôturés et généralement électrifiés (réserves) : il y a un empiètement de l'humanité, partout. On trouve à proximité de ces parcs et réserves, des barrages hydroélectriques, des forages ou encore d'anciennes mines, qui présentent des dangers pour les animaux qui peuvent être victimes d'accidents ou de pollutions... C'est ça la nature aujourd'hui, vous n'avez plus d'espaces vierges ! C'est un mythe de faire croire ça. Un mythe d'espérer remettre des animaux sauvages issus de la captivité "comme ça" en liberté..."

Face à la pollution, au réchauffement climatique, aux pratiques humaines comme le braconnage ou la déforestation... l'éthologue préconise "d'essayer de permettre aux animaux de survivre le mieux possible dans ce qui leur reste d'espaces sauvages en empêchant l'empiètement de la vie humaine."

Prudence derrière le terme de "sanctuaire" 

Telle une alternative entre les zoos (critiqués) et le milieu sauvage (difficile à trouver), les associations de défense des animaux préconisent une troisième solution : les sanctuaires. C'est le cas de Muriel Arnal qui définit ainsi ces espaces "rêvés" : "Les sanctuaires sont des lieux qui sont faits, pour les animaux, ni pour faire joli ni pour les visiteurs, mais pour les animaux. Il faut l'expliquer aux enfants : si je t'emmène dans un sanctuaire, tu ne verras pas forcément les animaux, comme dans la nature d'ailleurs..."

Que quoi parle-t-on précisément ? Sachant que le terme de sanctuaire est aussi parfois utilisé par des zoos qui nomment ainsi leurs parcs arborés.

Lire aussi : L'association Sea Shepherd souhaite un sanctuaire pour les orques du Marineland d'Antibes, après la fin de leur captivité en 2026

Les termes ont leur importance, d'autant plus dans ce contexte où le bien-être animal est de plus en plus questionné. "Beaucoup d'associations qui ne font pas de terrain utilisent ces termes à tort et à travers. Un sanctuaire c'est un espace qui peut-être clôturé ou non, dans la nature et sous gestion humaine," temporise Julie Lasne. "Des gardes forestiers ou rangers peuvent patrouiller et s'assurer qu'il n'y a pas d'activité humaine, comme la chasse, la pêche, la promenade... C'est le cas par exemple du parc national Kruger en Afrique du Sud qui est un espace "sanctuarisé". Le reste, ce sont des refuges ou des centres de la faune sauvage, avec des conditions souvent pires que dans les zoos en termes de bien-être animal." 

Outre les termes utilisés pour qualifier les espaces dédiés aux animaux, se pose aussi la question de leurs capacités à vivre autrement qu'en captivité.

De la captivité au milieu naturel : transitions obligées

Un animal né en captivité peut-il vivre en milieu sauvage ? Rien n'est moins sûr à en croire Julie Lasne : "Faire rêver les gens c'est très bien, mais quand vous vous réveillez, le choc est brutal. Si vous relâchez un animal captif tel quel dans le milieu naturel, vous le condamnez à mort !" prévient l'éthologue. "Déjà c'est interdit par les lignes directrices de l'UICN (ndlr : union internationale pour la conservation de la nature) parce que ces animaux présenteraient un danger pour les humains."

L'animal ayant été habitué à côtoyer les hommes au quotidien, s'en rapprocherait sans crainte, mais aux risques et périls de l'être humain. Aussi parce que l'animal, qui depuis sa naissance est nourri sans avoir à chercher, ne saurait pas chasser. "Par exemple un guépard va courir comme n'importe quel fauve après un truc qui court. Mais ce n'est pas forcément une proie valable pour lui... Il poursuivrait un zèbre mais se prendrait un coup de sabot et tomberait raide mort, alors qu'un guépard "sauvage" devrait plutôt chasser des impalas ou petites gazelles. S'il n'a pas eu une mère sauvage pour lui l'apprendre, il ne peut pas le deviner."

Avant toute réintroduction, il faudrait selon elle, une transition, avec la mère ou une mère de substitution pour que l'animal en question apprenne les comportements appropriés à son milieu naturel.

Et puis, il y a aussi tous ces animaux issus de la captivité qui ne pourraient pas, selon l'éthologue, être relâchés. "Soit parce qu'ils ne représentent pas un intérêt d'apport pour les espèces à l'endroit prévu pour la réintroduction, soit parce qu'ils consituent une menace pour les autres dans le milieu sauvage. En étant par exemple porteur de pathogène, ou parce qu'il représenterait des caractères d'hybridation qui n'ont pas lieu d'être dans la nature..."

Conservations in-situ et ex-situ

Une chose est sûre : les parcs zoologiques d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier. Ceux qui y travaillent depuis une vingtaine d'années en témoignent : beaucoup de choses ont changé, des règles sont arrivées, les contrôles se sont multipliés, le regard et l'attention portés aux animaux ont évolué. Aujourd'hui, on y fait ce qu'on appelle de la "conservation in situ et ex-situ".

À Trégomeur par exemple, le parc zoologique soutient financièrement 18 programmes à travers le monde via le fonds de conservation de l'AFdPZ, l'association française des parcs zoologiques. Elle développe ainsi des actions en faveur de la préservation d'animaux dans leurs milieux d'origine.

Les quatre parcs bretons font aussi maintenant partie de l'EAZA (l'association européenne des zoos et aquariums) qui incite chacun d'entre eux à faire de la "conservation ex-situ", autrement dit en dehors de leur milieu naturel, dans les parcs, auprès des animaux sauvages captifs. Cela passe par les fameux PEE, ces programmes d'échanges européens. "C'est le cas des tapirs malais dont on a parlé, comme de nombreuses autres espèces. Il y a d'ailleurs un PEE en voie de création pour les tortues brunes d'Europe" explique par exemple Solenn Marzin à Trégomeur.

Concrètement, tous les adhérents de l'association sont invités à faire des prélèvements de sang sur leurs tortues brunes en captivité. "Ces analyses permettront de constituer une banque de données génétiques sur cette espèce en "danger critique d'extinction". Ces tests génétiques permettront à terme de connaître les filiations de ces tortues captives et d'éviter de futurs problèmes de consanguinité en cas de reproduction" explique la directrice zoologique.

Car ces tortues, comme la plupart des espèces captives dans les parcs zoologiques sont vouées à se reproduire. C'est dans ce but que les zoos s'échangent des animaux : "Un zoo tout seul ne fonctionne pas", explique Solenn Marzin, la directrice du ZooParc de Trégomeur. On travaille en réseau, on s'échange des animaux gratuitement, c'est un de nos piliers. Et on fait des échanges pour avoir une diversité génétique la plus grande, ce qui permettra dans le futur d'avoir une espèce "saine" pour la réintroduire dans la nature. Pour qu'ils aient en tout cas au niveau génétique de quoi s'adapter au milieu naturel."

Les zoos d'aujourd'hui se présentent maintenant beaucoup moins comme des parcs d'attractions. Davantage comme des "réserves d'animaux destinées si besoin à renforcer sur le terrain des populations". Leur verbe fétiche : "Réintroduire". 

La réalité sur les réintroductions

Les associations comme One Voice sont catégoriques : "Les animaux captifs sont perdus à jamais". Une phrase que sa présidente Muriel Arnal répète à l'envi. Les zoos pourtant ont quelques contre-exemples.

Dossier à l'appui, Solenn Marzin prend le cas des chevaux de Przewalski : "Il y a quelques années, ces chevaux avaient disparu de leur milieu naturel et c'est grâce aux individus qui étaient en captivité qu'on a pu réintroduire que les Przewalski sont aujourd'hui à nouveau en Mongolie." Une réintroduction qui a nécessité beaucoup de temps, d'argent et d'engagement. Outre la volonté politique, il a fallu trouver l'aire de réintroduction, travailler avec les populations locales, préparer les chevaux... "Ils ont été placés dans de grandes semi-réserves pour les réhabituer au milieu sauvage. Ensuite, ils ont été transportés dans des caisses de grande taille afin qu'ils ne se blessent pas, conformément aux normes en vigueur. Puis, il a fallu affréter des avions-cargos. Sur place l'armée a été mobilisée pour assurer le transport, via camions, jusqu'au site de reproduction... C'est un travail qui se fait sur plusieurs années."

"Une réintroduction, ça se voit sur trois années" confirme l'éthologue. "Ça ne fonctionne pas que si on a ouvert la cage et qu'on a vu l'animal s'en aller ! Elle fonctionne si au bout d'un an, l'animal est toujours vivant. Ça veut dire qu'il a réussi à se nourrir et donc à chasser, à s'intégrer, à éviter les dangers et les prédateurs. Il a résisté aux pathogènes, aux maladies, et au bout de trois ans, ça veut dire qu'il a réussi à trouver un partenaire sexuel et à faire une lignée de reproduction. Là, on estime que c'est une réintroduction réussie."

Des exemples de réintroductions réussies, Julie Lasne en a quelques-uns aussi : le putois d'Amérique, le gypaète barbu, le tigre de Sibérie, les vautours fauves des Cévennes... "Le guépard d'Afrique par exemple a été sauvé grâce aux zoos parce que dans le milieu naturel ils avaient tous été tellement chassés, qu'ils étaient devenus consanguins ce qui posait notamment des problèmes de mâchoires, leurs dentitions faisaient qu'ils avaient du mal à chasser et donc à se nourrir. Les seuls derniers spécimens où il y avait une variété génétique, c'était dans les zoos. Grâce à ces guépards captifs, on a pu remettre de la diversité dans le monde sauvage et c'est ce qui a contribué à sauver les guépards à l'état sauvage."

Et la spécialiste de terminer : "Il y a beaucoup de choses à critiquer dans les zoos, encore beaucoup de choses à améliorer en termes de bien-être animal notamment, mais à mon avis, il faut les pousser à s'améliorer parce que c'est la seule issue pour la faune sauvage."

Un point de vue qui est loin d'être partagé. Mais même du côté des associations qui défendent le bien-être animal on reconnaît, dans certains parcs encore trop peu nombreux, quelques avancées.

Bien-être animal en captivité : un contresens ?

Mieux connaître les espèces pour mieux les préserver, c'est le (nouveau) credo des zoos qui disent faire de plus en plus attention au bien-être de leurs animaux. Bien-être tout relatif, diront certains en voyant ces bêtes enfermées. Certes, celles-ci sont vouées à rester en captivité. "Mais on fait de plus en plus d'enrichissements", rétorque Axelle Ferrat.

En tant que responsable animalier, elle doit veiller au poids de ses petits protégés. Une fois par mois par exemple, les renards polaires sont pesés "parce qu'en captivité les animaux marchent beaucoup moins, l'obésité est un risque, qui peut engendrer du diabète et plus généralement du mal-être."

Axelle surveille les quantités mangées, mais aussi les activités de ces animaux dont elle connaît les prénoms mais aussi les caractères. "Lui, c'est toujours le premier pour manger" sourit la jeune femme. "Maintenant les rations alimentaires sont calculées, mais leurs activités sont aussi surveillées, leurs divertissements sont étudiés pour être au plus près de ce qu'ils feraient dans la vie sauvage. Il existe un planning ! Le but, c'est qu'ils soient bien dans leur peau et dans leur tête !"

On parle donc maintenant "d'enrichissement". Comprenez : l'art de reproduire en captivité, des situations que l'animal aurait vécues à l'état sauvage. Objectif affiché : réduire l'ennui et les mouvements stéréotypés des animaux contraints à la captivité pour améliorer leur bien-être. Mais est-ce vraiment le seul objectif ? Les parcs zoologiques ne répondent-ils pas tout simplement à des interrogations et des attentes de plus en plus nombreuses, de la part de leur public notamment ? Les mentalités évoluent. Au zoo comme ailleurs, cela prend du temps.

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