L'Organisation non gouvernementale Sea Shepherd verrait bien un sanctuaire au large de Brest pour abriter les orques des parcs d'attractions marins, interdits en France à partir de 2026. Sollicitée, la Région Bretagne reste dubitative pour le moment.
L’affaire avait suscité une vive émotion dans la région de Nice et plus généralement dans le monde des amis ou défenseurs des animaux. En moins d’un an (2023-2024), deux des quatre orques du Marineland d’Antibes ont trouvé la mort, causée plus ou moins directement par leurs conditions de captivité.
LE CIMETIÈRE DES ORQUES. pic.twitter.com/UA5lQrkQRp
— e,2 d, i grec (@Eddy_ssion) April 13, 2024
Pour autant, le parc d’attractions marin continue de fonctionner et d’assurer ses spectacles… chose qui ne sera plus possible à partir de décembre 2026.
En France, une nouvelle loi contre la maltraitance animale
À cette date, la loi française de 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale entrera en vigueur et interdira de fait la détention de cétacés en captivité à des fins commerciales.
Afin de se préparer à cette échéance, les deux fonds d’investissement qui détiennent aujourd’hui le Marineland d’Antibes envisagent d’envoyer Wikie et Keijo, les deux orques survivantes, au Japon. Selon Sea Shepherd, "là-bas, la mère et son fils seront très probablement séparés et seront de façon certaine utilisés à des fins de reproduction et de spectacles. Rappelons que le Japon n’accorde aucun statut de protection aux cétacés et compte parmi les plus meurtriers pour ces espèces".
Les orques au large de Brest?
Pour l’ONG, envoyer Wikie et Keijo au Japon reviendrait à trahir l’esprit de la législation française.
Sea Shepherd France a donc monté une coalition d’experts nationaux et internationaux, biologistes marins, cétologues, bioacousticiens, vétérinaires, éthologues, constructeurs d’enclos marins, etc. afin de plancher sur la création d’un sanctuaire en mesure d’accueillir Wikie et son fils Keijo en France.
Sous protection de la loi française
En France, les orques pourraient être sous la protection de la loi française relative au bien-être animal.
Le projet est en cours d’élaboration. Il est pour l’instant porté par Sea Shepherd France, il s’inscrit à terme dans une coalition plus large avec des Instituts de Recherche et d’Éducation ainsi que des experts internationaux.
Un travail de présentation doit être livré à l’État dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) au plus tard le 30 avril prochain.
La région Bretagne dubitative
Contactée par Sea Shepherd par simple mail le 3 avril dernier, la région Bretagne se déclare circonspecte devant cette sollicitation. L'épisode du zoo de Pont-Scorff a un peu échaudé les élus bretons, qui n'en n'ont toutefois pas débattu dans l'hémicycle.Sea Shepherd était à la tête d'une coalition de sept ONG, baptisée Rewild, laquelle avait déposé le bilan au bout de quelques mois après avoir pourtant promis de réintroduire les quelque 560 animaux captifs dans leur milieu naturel.
Selon un service contacté, le conseil régional se demande comment les pêcheurs recevraient l'idée d'un sanctuaire pour orques dans une zone très convoitée. Et renvoie à la préfecture maritime et au secrétariat d'Etat chargé de la Mer, à qui qu'il appartient de prendre une décision sur le sujet.