L'Office Français de la Biodiversité a retenu l'appel à projet du Grand Périgueux. Pendant près de deux ans, l'agglomération va réaliser un inventaire exhaustif de la biodiversité présente sur ses 43 communes. Objectif, connaître, protéger et valoriser le patrimoine naturel
C'est une opération de recensement qui n'avait jamais été réalisée jusqu'à maintenant. Pendant environ deux ans, avec l'appui technique du Syndicat Mixte du Bassin de l'Isle *, le Grand Périgueux va dresser la liste la plus complète possible de la faune et d'une partie de la flore présentes sur ses 43 communes, soit pas moins d'un millier de kilomètres-carré. 600 000 euros y seront consacrés, subventionnés à hauteur de 41% par l'Office Français de la Biodiversité, mais aussi en partie par l'Europe. Le document devrait être prêt au premier semestre 2025.
Remise à jour
Si des informations sont déjà disponibles, certaines dataient déjà un peu, d'autres étaient parcellaires. Il manquait un panorama global, un outil permettant de mieux savoir pour mieux agir. Dresser un état des lieux réaliste va permettre de sensibiliser les citoyens et les acteurs locaux sur les actions prioritaires à mener pour préserver la biodiversité.
Le grand public impliqué
Parallèlement, des animations pédagogiques dans les écoles et les centres de loisirs sont assurées par l'association Pour les Enfants du Pays de Beleyme, une habituée des projets d'éducation à l'environnement et de développement durable en Dordogne.
L'objectif, c'est aussi de sensibiliser les plus jeunes à la préservation de l'environnement, de la biodiversité, de faire connaître tout ce qu'on aurait tendance à avoir oublié.
Yannick Rolandconseiller délégué à la biodiversité du Grand Périgueux
Un volet Sciences Participatives associe de son côté le grand public à l'opération. Une page Facebook Atlas de la biodiversité du Grand Périgueux pourrait être mise en ligne. Chacun pourra y publier les photos d'espèces trouvées sur le territoire concerné, et être recontacté si besoin.
Des spécialistes par espèces
Pour ne pas partir dans tous les sens, le recensement des espèces est confié à différents intervenants.
- Les mammifères non volants sont inventoriés par l'entreprise d'études et d'expertises naturalistes Vya Natura créé par Frédéric Chiche, qui depuis une trentaine d'années a déjà réalisé de nombreuses études en Dordogne
- Chauves-souris et libellules sont à la charge du Conservatoire d'Espace Naturel de Nouvelle-Aquitaine (CENNA)
- Amphibiens et reptiles seront dénichés par l'association de protection de la nature Cistude Nature
- Les Champignons sont l'affaire des spécialistes de la Société Mycologique et Botanique du Périgord (SMBP)
- Le volet science participative qui concerne le public doit permettre de répertorier encore mieux les espèces ci-dessus et peut-être de découvrir d'autres richesses de la biodiversité locale. Mais les oiseaux par exemple, sur lesquels on possède déjà de nombreuses données, ne devraient pas faire l'objet d'une recherche particulière.
Enquête discrète
Sur le terrain, c'est un travail patient et minutieux qui doit être réalisé. Frédéric Chiche doit être discret. C'est lui qui est en charge de répertorier les mammifères non volants. Il traque les animaux grâce à ses pièges photographiques et caméras thermiques qu'il dispose dans les lieux les plus susceptibles d'être fréquentés.
On le retrouve ainsi en contrebas d'une barre rocheuse où il vient relever ses appareils. " Il s'avère que la base des barres rocheuses est souvent fréquentée par les animaux... Ils sont obligés de passer là, ils ne peuvent pas escalader bien sûr. Donc ce sont des points de concentration éventuellement, l'objectif étant d'avoir toutes les espèces qui sont difficiles à détecter autrement que par les pièges photographiques", explique ce passionné.
Travail de patience
Frédéric Chiche a ainsi repéré 80 sites dignes d'intérêt où il concentrera ses recherches pendant un an et demi, à la recherche des 40 espèces de mammifères terrestres qu'on pense pouvoir trouver sur place. Un travail dont il mesure l'importance.
Pour protéger la biodiversité, encore faut-il savoir où est-ce qu'elle est, cette biodiversité. Donc, il est nécessaire de mener des inventaires.
Frédéric ChicheVya Natura
Une fois complété, cet Atlas servira de base à un plan d'action pour la protection de la biodiversité locale.
* Le Syndicat Mixte du Bassin de l'Isle est la collectivité territoriale en charge de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations. Il a déjà piloté deux autres Atlas de Biodiversité communale à Marsac-sur-l'Isle et à Saint-Aquilin.
Pour en savoir plus :
Le Grand Périgueux
Mission Climat et Transition Écologique
05 53 35 86 00
Plus d’infos sur le site de l'Atlas de la Biodiversité