Ils partirent à 8, ils ne restèrent que 3. Antoine Audi, Delphine Labails et Patrick Palem, dans l'ordre d'arrivée au premier tour, sont les trois candidats à se représenter au second tour. Personne n'a atteint les 20 %, le jeu des alliance fera la différence dans ce paysage morcelé
LUNDI 22 JUIN À 18 H, SUIVEZ LE DÉBAT MUNICIPALES À PÉRIGUEUX SUR FRANCE 3 AQUITAINE
Entre la profusion des listes du 1er tour, l'abstention record par la peur du coronavirus (près de 57%), l'entre-deux tours singulièrement rallongé, les règlements de compte personnels, l'arrivée de LREM sur l'échiquier et les alliances inattendues, l'électeur de Périgueux a eu de quoi perdre son latin lors du premier tour des municipales.
Ce second tour aura au moins le mérite d'avoir, un peu, clarifié les choses en révélant les compatibilités (et les incompatibilités) entre les uns et les autres.
Petit tour d'horizon, pour vous aider à y voir plus clair
Antoine Audi
Le maire Les Républicains sortant a obtenu 19,15% des voix du 1er tour, ce qui le place en tête. Mais la situation n'est pas si confortable qu'il y paraît. Car contrairement à ses deux opposants, il ne bénéficiera pas au second tour d'un report de voix d'une autre liste. Pas même celles des anciens membres de son équipe municipale, les ex-adjoints Laurent Rouquié et Élisabeth Dartencet qui avaient visiblement des comptes à régler à l'occasion de ces élections. Ne reste plus au maire actuel qu'à tabler sur une plus grande participation au second tour qui rassemblerait ses partisans.
Patrick Palem
Le parti La République en Marche a su se créer ex nihilo, en puisant dans les partis traditionnels aussi bien que dans la société civile. Patrick Palem semble avoir particulièrement bien retenu la leçon. Lui-même issu de la société civile, l'ancien directeur de la société de restauration patrimoniale SOCRA a réussi à fédérer une équipe autour d'un programme suffisamment convaincant pour se placer en troisième position au premier tour. 15,49%. Pas si mal pour le coup d'essai d'un novice en politique, dans une ville telle que Périgueux.
Mais là où Patrick Palem montre qu'il a bien compris l'esprit de LREM, c'est en affichant sa capacité d'assimilation puisque les deux ex-adjoints d'Antoine Audi, Elisabeth Dartencet et Laurent Rouquié, ont rejoint son camp. Représentant respectivement 6,19 et 9% des votes du premier tour, ils font grimper la côte du candidat.
Plus fort encore, le ralliement de l'ancien maire PS de Périgueux, Michel Moyrand, qui a recueilli 13,73% des voix au premier tour. L'homme avait déjà pris ses distances en refusant d'intégrer la liste officielle du PS, et en se lançant seul dans la bataille. Il persiste et signe dans son lâchage du Parti avec ce rapprochement surprise qu'il justifie par sa mésentente avec Delphine Labails, son ancienne adjointe et candidate officielle de la liste du PS.
Les anciens adversaires politiques rangés sous la même bannière donnent peut-être l'image d'un mélange de circonstance un peu hétéroclite, mais sur le papier ils ont recueilli à eux tous 44,41% des votes du premier tour.
Reste à savoir si les reports seront rigoureux. Si, par exemple, les électeurs de Michel Moyrand ont voté pour l'homme et sont prêts à le suivre dans une liste soutenue par LREM et Le Modem, ou si leurs convictions de gauche plus fortes les entraîneront vers la liste de gauche.
Delphine Labails
Delphine Labails a obtenu la seconde place au premier tour, à moins de deux points d'Antoine Audi. Elle reste la seule femme en lice pour le poste de maire de Périgueux (ce serait une première). 17,37% au premier tour, et une union presque parfaite entre les gauches et les Verts. Si l'on excepte, bien sûr, l'épine Moyrand dans le pied de cette liste d'union, la divergence avec le PRG périgourdin mené par Lionel Pascal (*), ainsi que la non participation du PCF à cette liste de second tour.
Sans grande surprise, la liste écologique emmenée par François Carême a rejoint la candidate PS dès le soir du premier tour. Un 7,35% vert qui se rajoute aux 11.68% d'Hélène Reys, du Collectif citoyen (qui regroupait au premier tour la France Insoumise, le PCF et Génération S).
Soit un total de 36,4 % des voix obtenues au premier tour par ces trois candidats. Dans cette nouvelle (et assez rare) union de la gauche à Périgueux, il semble que les convergences de point de vue aient facilité les choses, tout comme la volonté commune de faire rebasculer la ville à gauche.
* Il y a bisbille, pour ne pas dire plus, entre Lionel Pascal et Delphine Labails. Celle-ci affirmant avoir le soutien national du Parti Radical de Gauche, et son vice-président départemental Lionel Pascal affirmant le contraire, communiqué envoyé aux rédactions à l'appui. Lionel Pascal qui faisait partie de la liste de François Carême n'a pas été convié aux tractations. L'ancien PS et responsable du comité En Marche avant les législatives de 2017, ne décolère pas et accuse vertement Delphine Labails de diviser la gauche.