La Voie Verte est désormais interdite pour tout le monde. L'association Vélorution Périgourdine demande une tolérance pour les personnes qui se déplacent en vélo.
La Voie verte à Périgueux, c’est un peu comme la Promenade des Anglais à Nice ou le Bois de Boulogne à Paris. Un lieu de rencontre, de détente, de footing et de balades en vélo, très fréquenté dès que le soleil est de sortie. L’endroit idéal pour respirer quand on étouffe chez soi.
Hélas, depuis le confinement, la vingtaine de kilomètres de parcours arborés le long de l’Isle, entre Marsac-sur-l’Isle et Trélissac, est devenue progressivement une zone interdite.
Dans un premier temps, seuls les promeneurs furent bannis. On pouvait l’emprunter pour se rendre à son travail, effectuer des achats de première nécessité, se rendre à un rendez-vous médical. Les riverains pouvaient même y promener leurs animaux de compagnie.
Depuis le 17 avril et jusqu’au 3 mai -théoriquement une période de vacances-, le préfet a décidé de simplifier les choses et d’interdire la Voie Verte à tout le monde, quel que soit le motif ou le mode de déplacement.
Par conséquent, les vélos, aussi sont désormais interdits de séjour. Une mesure, que ne cautionne, ni ne comprend, l’association Vélorution Périgourdine, qui a diffusé un communiqué dimanche soir.
L’association ne veut pas ici défendre le droit de chacun à enfiler un cuissard cycliste et à faire le tour de la ville pour le plaisir. C’est l’usage du vélo comme moyen de transport qui est ici en cause.Punir les cyclistes est une bien drôle de méthode : le dispositif répressif entourant le respect des règles de confinement est pourtant déjà fort rigoureux !
Joint par téléphone, Laurent Pichot, le président de Vélorution Périgourdine, précise la pensée de l’association : « Ca nous parait disproportionné. Au lieu de freiner le vélo, on devrait profiter de cette période de confinement pour le favoriser ».
La Voie Verte avec sa piste cyclable et ses différentes passerelles est un itinéraire de choix pour les amateurs de mobilité douce et ceux qui tout simplement ne possèdent pas de véhicule motorisé.
Sa fermeture au public devrait rallonger certains parcours. Vélorution donne plusieurs exemples dans son communiqué :
Comment fait, pour aller travailler, l’aide-soignante de l’EHPAD Barnabé qui habite La Brégère ? Le caissier d’Aldi Trélissac qui vient des Mondoux ?
Quelle solution pour l’habitant des Maurilloux devant faire une prise de sang à Saint-Georges ?
La réponse est simple. Il faudra passer par la route, s’insérer dans la circulation parmi les bus, camions et voitures, au risque sinon de payer une amende si l’on est surpris par la police sur la Voie Verte.
Du point de vue de la Préfecture, l’interdiction de la piste cyclable a été prise pour économiser les forces de l’ordre. Il n’est pas facile de faire la distinction entre le cycliste qui sort pour se dégourdir les jambes et celui qui se contente d’aller au travail. Il faut arrêter les personnes, leur demander leur attestation, pièce d’identité, ça prend du temps, alors qu’il y a peut-être plus urgent ailleurs.
Interrogé par le quotidien La Dordogne Libre, le préfet s’est dit conscient que « malheureusement les bons citoyens soient pénalisés par les mauvais ».
Sur le terrain, la police ne semble pas faire d’excès de zèle. Vélorution n’a pas eu l’écho de verbalisations abusives. Jusqu’ici les fonctionnaires se contentent de demander aux cyclistes de quitter la zone interdite.
En attendant… ces militants du deux roues ne perdent pas les pédales et maintiennent leur demande de « retrait des arrêtés de fermeture, et à tout le moins, la réouverture des passerelles de Barnabé et des Izards. »
Avec l’espoir d’obtenir satisfaction. A Toulouse les autorités ont aménagé certaines interdictions suite à l’intervention d’une association cousine de Vélorution, 2P2R.