Il s'estime lésé, et n'exclut pas de devoir fermer son établissement ! La ville de Périgueux, propriétaire du lieu, impose au gérant du bar-restaurant des halles de supprimer la moitié de ses places pour des raisons de sécurité.
Il fait partie du décor. Le samedi, jour de marché, trouver une chaise libre au café-restaurant l'Écurie des halles, implanté dans les halles couvertes du Coderc, c'est quasi-mission impossible. La petite entreprise ne connaissait pas la crise. Du moins, jusqu'à ce qu'un arrêté municipal vienne jeter une pierre dans la tasse. Cet arrêté impose à François Brachet, gérant de l'établissement depuis quatre ans, de réduire de moitié le nombre de ses places assises, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Peau de chagrin en terrasse
Conséquence, des treize tables qu'il sortait en terrasse, il n'en reste plus que trois. Et sur les douze tables à l'intérieur des halles, il n'en reste que sept. Assez pour faire tourner l'affaire en semaine, mais largement insuffisant pour répondre à la demande pendant le meilleur jour de la semaine, jour du marché, le samedi. Le chiffre d'affaires est réduit en proportion et François Brachet craint, si ça continue, d'être poussé par la mairie à mettre la clé sous la porte dans les prochaines semaines.
La sécurité avant tout
La ville de Périgueux, propriétaire de la halle couverte, est aussi propriétaire-bailleur de l'établissement. Elle motive sa décision par un souci de sécurité. Les services de la ville avaient constaté que des tables occupaient des allées de circulation et obstruaient l’accès à deux issues de secours. Une situation potentiellement dangereuse, tranche Gilles Ravinet, Directeur Général des Services.
Pas un règlement de comptes de comptoir
Rien de personnel là-dedans, explique le DGS. Il rappelle que le bail de l'établissement tient compte de son emplacement sous les halles en proposant à la fois un loyer peu élevé, mais en imposant également des règles particulières. Argument difficilement contestable. Ce que ne cherche d'ailleurs pas à faire François Brachet. Lui, ce qu'il aimerait, c'est simplement pouvoir continuer à générer un chiffre d'affaires correct.
Je peux le comprendre, je suis capable de tout comprendre, mais qu'on m'apporte une solution pour remplacer les tables que je perds !
François Brachet, gérant de l'établissement
Le reportage France 3 Périgords - Colyne Rongère & Pascal Tinon
Dialogue de sourds au comptoir ?
En attendant, François Brachet affirme qu'il n'a pas obtenu le rendez-vous qu'il avait sollicité à l'été avec Delphine Labails, maire de la ville. Et la pétition des habitués de la terrasse qui se sont mobilisés pour défendre leur coin de terrasse n'a pas semblé non plus porter ses fruits.
Un manque de concertation ? Impossible, rectifie Gilles Ravinet. "Il y a eu toutes les étapes de discussion, on a essayé de trouver les bons compromis. Alors, effectivement, notre position finale ne lui plaît peut-être pas, mais c'est la seule qui nous garantisse vraiment ces conditions de sécurité." Reste qu'on peut se demander pourquoi le gérant a pu travailler, implanter ses tables et développer son affaire pendant quatre ans dans ces conditions, avant que ne tombe le couperet.