Ce 11 mars, les habitants de Clermont d'Excideuil sont sous le choc. Des tombes du cimetière communal ont été profanées, vandalisées par des inscriptions révoltantes. Elles semblent inspirées par celles retrouvées ces dernières semaines dans d'autres villages en Périgord.
La quiétude tranquille de Clermont d'Excideuil, 240 habitants en Périgord vert, a été ébranlée ce lundi matin par des actes de vandalisme qui se sont produits dans la nuit. Des tombes, le monument aux morts, la porte de l'église, un calvaire et une fontaine ont été recouverts d'inscriptions. Une profanation qui scandalise les habitants du village, dont certains ont leurs aïeux enterrés dans ce cimetière, où ils vont se recueillir.
Des références à l'Islam
Sur deux tombes, on peut voir par exemple écrit à deux reprises à la bombe de peinture quatre lettres "G, W, E, R". Le mot "gwer" est un emprunt à l’Arabe d’Algérie qui désigne une personne blanche, un Occidental, un non-musulman. "Kouffar" sur une autre tombe désigne des mécréants... D'autres tags en français ou en arabe font référence à des phrases du Coran.
Sous le choc
Claude Eymery, le maire de Clermont d'Excideuil, a "découvert ça en arrivant, à 8h30". Il a tout de suite "appelé la gendarmerie" et porté plainte. "Ça fait bizarre dans une petite commune comme ça. Je pensais que ça n'arrivait qu'ailleurs..." L'élu attend désormais d'en savoir plus, d'autres inscriptions ayant été découvertes dans d'autres communes : "ce n'est pas la première plainte", souligne-t-il. Pour ce dernier, toutes les pistes sont possibles : "je ne sais pas si ce sont vraiment des Islamistes qui font ça... ou quelqu'un d'autre",
Dans le cimetière, une habitante du village est outrée de voir le nombre et la teneur de ces inscriptions. "Je viens de découvrir ces tags et ça me fait froid dans le dos... Quand je lis ça, ça me glace. C'est un traumatisme pour la commune".
De s'attaquer à nos morts, nos monuments, je trouve ça ignoble !
Une habitantede Clermont d'Excideuil
Une autre habitante, qui vit dans le petit village depuis près de quanrante ans, accuse le coup. "Je n'y croyais pas, pas ici.... Sincèrement je suis scandalisée ! J'espère qu'on va trouver le ou les auteurs qui ont fait ça. J'ai grandi dans une famille d'accueil où on m'a enseigné le respect. Même si on n'est pas croyant ou d'une autre religion, on doit se respecter".
Des faits similaires
Jacques-Edouard Andrault, le procureur de la République de Périgueux a indiqué qu'une enquête de gendarmerie avait été ouverte sous l'autorité du parquet pour "dégradations aggravées" et confiée à la brigade des recherches de Périgueux et à la communauté des brigades de Saint Martial d'Albarède.
Dans un communiqué, il détaille le fait qu'au-delà de la porte de l'église, le monument aux morts et des trois calvaires, ce sont en tout "près de cinquante sépultures qui "supportaient des inscriptions faisant référence à l'Islam".
Il ajoute que ce nouvel épisode de vandalisme est à considérer dans un contexte où d'autres dégradations ont été "observées sur des calvaires depuis le 19 décembre 2023" présentant des "similitudes". Il assure que "les investigations se poursuivent activement pour identifier le ou les auteurs".