Trouver une aide à domicile semble de plus en plus difficile. À Neuvic, près de Périgueux en Dordogne, un patient tétraplégique a décidé de prendre les devants après des semaines d’attente.
Stéphane Chaillout est devenu tétraplégique à la suite d'un grave accident il y a une trentaine d'années. Aujourd'hui, ce Dordognot ne peut se passer des quatre aides à domicile qui se relaient à ses côtés sept jours sur sept. Mais fin juillet 2023, la mauvaise nouvelle tombe : l’une d’entre elles doit quitter son emploi.
"Je ne peux pas m’en passer, car j'ai un handicap qui me rend dépendant dans les actes pratiquement vitaux, c'est-à-dire me lever, me coucher, m'habiller, manger, me doucher, énumère cet habitant de Neuvic, commune de la vallée de l'Isle près de Périgueux. J'e n'ai pas forcément besoin d'une aide à domicile formée. Je ne vais pas lui apprendre le métier en général, mais je peux au moins la former à mes besoins"
Difficile à pourvoir
Le problème : la future aide à domicile doit travailler les soirs et week-ends, des créneaux où les recrues sont quasi inexistantes. Pour Stéphane, bénévole et intervenant auprès des soignants depuis de nombreuses années, les blocages sont multiples.
"Le taux horaire est insuffisamment payé par les organismes de l'État. Deuxièmement, les aides à domicile et auxiliaires de vie se retrouvent avec des temps de 45 minutes à une heure pour faire déjeuner quelqu'un, l'habiller, la laver et la mettre sur un fauteuil."
Souvent, elles repartent de ces séances en ayant l'impression de ne pas avoir fait leur métier. De notre bien-être dépend leur bien-être, vice et versa. Il faut qu'on commence à parler d'une même voix.
Stéphane Chaillout - habitant de Neuvic (Dordogne) à la recherche d'une aide à domicileFrance 3 Aquitaine
Stéphane, lui, paie désormais directement ses aides à domicile, via des chèques emploi service : de quoi augmenter leur rémunération de quatre euros de l’heure. Un effort financier qui, il l'espère, pourrait attirer de nouveaux candidats.
Aujourd’hui, faute d’infirmières ou d’aides soignants, ces aides à domicile sont devenues le dernier rempart à l’isolement.