"En cas d'urgence vitale, on peut rien faire !" : un cri d'alarme lancé par des personnels soignants des services d'urgence de l'hôpital de Périgueux après un moment de débordement vécu aux urgences depuis dimanche jusqu'à ce lundi matin
Une arrivée simultanée de patients dans un état grave, au moment où les services de réanimation et de cardiologie étaient déjà pleins, c'est un faisceau de coïncidences malheureuses qui a "saturé" le service des urgences de l'hôpital de Périgueux pendant quelques heures hier. Conséquence, alors qu'une vingtaine d'autres patients étaient déjà pris en charge dans les boxes réservés et dans des lits de court séjour, neuf patients se sont retrouvés dans les couloirs, faute de place, et sans réelle possibilité d'être suivis.
Une situation qui ravive la colère de la secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital de Périgueux. Mary Marietta l'assure, "en cas d'urgence vitale, on ne peut rien faire" pour ces personnes qui restent dans les couloirs faute de personnels et de place suffisants. Un mal-être général qui pèse selon elle depuis plusieurs mois sur les personnels, et met en danger la santé des patients. Le syndicat dénonce l'absence de prise en compte globale de ce problème par l'Agence Régionale de Santé, pourtant alertée depuis cet hiver et les risques de "burn-out" du personnel. Un personnel qui craint aussi, et surtout, qu'un drame "évitable" finisse par arriver.
"L'hôpital de Périgueux n'est pas sous tension..."
De son côté la direction ne nie pas la situation, et reconnaît volontiers avoir subi un moment de crise. Avec 79 entrées aux urgences, le nombre de patients correspondait à une journée "ordinaire" . Mais l'arrivée simultanée de plusieurs patients dans un état grave s'est produite au moment où les services de cardiologie et de réanimation étaient déjà plein, et alors qu'un problème technique et informatique venait de survenir. Déjà "sur le pied de guerre" dans cette période estivale, le service venait d'ailleurs d'être renforcé par l'arrivée d'un infirmier et de deux aides-soignants pour la journée.
Mais il ne faudrait pas que ça dure...
Les urgences de Périgueux traitent en moyenne 44 000 cas par an. En période estivale, les urgences de l'hôpital de Périgueux maintiennent leurs effectifs, voire les renforcent, mais elles connaissent parallèlement une augmentation des accueils d'environ 3,4% (contre 1,8% sur l'ensemble du département). Cette année la permanence des soins est en complète réorganisation mais le déficit de médecins généralistes du département, surtout en cette période de vacances estivale, commence à se faire sentir. Plus de touristes, des conditions climatiques extrêmes et cette pénurie de médecins généralistes finissent d'expliquer en partie que la "saturation" des urgences intervient à cette saison inhabituelle. Une situation à laquelle l'hôpital peut faire face avec ses moyens pour l'instant, mais qui risque de devenir problématique si elle devait durer dans le temps.