Les Jardins du cœur existent depuis dix-neuf ans et c'est une véritable réussite. Cette initiative est à la fois un chantier d'insertion, mais cela permet également pour les Restos du Cœur de Dordogne, de récupérer des légumes frais et bios.
Depuis 2003, les Jardins du Cœur de Montpon-Ménestérol poursuivent une double mission : insérer ou réinsérer des personnes en difficulté en leur apprenant un métier, et assurer l'approvisionnement en légumes frais des neuf Restos du Cœur de la Dordogne (Montpon, Saint-Martin-de-Gurson, Mussidan, Boulazac, Ribérac, Saint-Aulaye, Saint-Astier, Neuvic et Vergt). Pour mémoire, les 660 b énévoles des Restos de Dordogne accueillent chaque année 8 350 p ersonnes auxquelles elles offrent 974 500 repas.
20 tonnes de légumes bios par an
Les espaces de maraîchage permettent de fournir une vingtaine de tonnes de légumes frais par an à des personnes qui n'ont pas les moyens d'en acheter. Des légumes bios qui plus est, sans adjonction de pesticides et dans le respect des sols. Situé au lieu-dit du Petit Bigotas, à l'est de la ville, le site est équipé d'une serre qui permet de renforcer la production, et de proposer la vente au public et à la belle saison, des plants de légumes et de plantes aromatiques. Les employés réalisent les semis, repiquent et plantent les légumes, les récoltent et les préparent pour la livraison. Ils assurent aussi les travaux d'entretien et d'aménagement extérieur.
Voie de réinsertion
La structure est subventionnée par l'État et le Département et elle est contrôlée par la Direction du Travail. Elle fonctionne en ACI, Atelier Chantier Insertion. Elle permet d'accueillir 14 salariés en Contrat à Durée Déterminée D'Insertion (CDDI) qui sont sélectionnés par le Département, Pôle emploi, les missions locales ou des assistantes sociales. Ils sont payés au SMIC horaire.
Ces employés ont le plus souvent déjà un projet en tête que la formation leur permet de réaliser. Ils bénéficient de contrats de 4 mois à 26 heures hebdomadaires, renouvelables jusqu'à deux ans. Ils peuvent donc éventuellement exercer une autre activité en parallèle, tout en restant couverts par les Restos du Cœur.
Pour les encadrer, les Restos du Cœur emploient un technicien et une accompagnatrice socioprofessionnelle auxquels se joignent un responsable, une secrétaire administrative et un coordonnateur bénévoles.
Mon rôle est de leur apprendre le goût du travail bien fait, de se lever le matin avec des objectif dans la journée, de respecter les horaires. Ce qu'ils retrouveront après dans leur milieu professionnel.
Johan Gaudry, encadrant technique
Faire pousser les vocations
En plus de leur apprentissage au métier de maraîcher, les encadrés ont la possibilité de s'immerger dans le monde du travail grâce aux partenaires des Jardins. Ils peuvent exercer des missions dans des Ehpad, au sein du service Espaces Verts de la commune ou encore au SMD3, le Syndicat Mixte des Déchets de la Dordogne.
Autant d'expériences qui viennent s'ajouter à leur qualification. S'il n'y a pas de garantie d'emploi à la sortie de cette expérience, elle permet au moins de "mettre le pied à l'étrier" et d'en sortir avec une qualification. Les débouchés sont bien sûr le maraîchage, l'agriculture ou l'horticulture, mais aussi les métiers annexes tels que le transport ou restauration. Plus des 2/3 des employés des Jardins du Cœur poursuivent leur carrière chez un employeur classique, ou dans une formation qualifiante.