Contrairement aux idées reçues, de plus en plus de jeunes médecins généralistes souhaitent s'installer en milieu rural. A Bergerac, la présence d'un hôpital et d'un service d'urgences rassure les jeunes médecins qui veulent tenter l'expérience.
Marine de la Rosa est interne en médecine générale à l'hôpital de Bergerac. Sur le point d'achever ces études, cette Périgourdine s'apprête à signer un contrat au centre hospitalier Samuel Pozzi.
"Je pense faire du Samu jusqu'à ce que j'ai 40 ans, d'ici une grosse quinzaine d'années, explique la jeune femme. Mais après, sur du long terme, cela me semble compliqué. C'est fatigant émotionnellement et physiquement. Et j'enchaînerai avec un cabinet en médecine générale".
Installation en Dordogne
Ce cabinet Marine de la Rosa compte bien l'ouvrir en Périgord, en milieu rural donc. Alors que de nombreux habitants des milieux ruraux peinent à avoir accès à un médecin, faute de nombre suffisant de praticiens, la jeune interne veut choisir de s'installer en Dordogne."Je viens de Dordogne, dans des tous petits bleds, et je trouve que c'est la médecine la plus vraie. On suit les patients sur du long terme, on les connaît vraiment".
Ce choix, Marine le partage avec plusieurs de ces confrères. Aurélien Vindiolet, jeune médecin originaire de Bordeaux, compte lui aussi s'installer en Périgord. "La majorité des personnes dans mon entourage trouvent l'exercice plus intéressant en milieu rural, car plus diversifié que l'exercice de ville où c'est essentiellement renouveler des traitements et très facilement envoyer les patients vers des spécialistes. Pourquoi s'embêter à gérer tout seul quand on a les spécialistes sur le pas de la porte?", s'interroge-t-il.
En milieu rural, vous n'avez pas cette facilité-là. Je trouve que c'est plus intéressant intellectuellement, parce qu'on a plus de possibilités
Aurélien Vindiolet, interne
En 2018, le Quotidien du médecin publiait une étude révélant que 72% des jeunes généralistes se disaient prêts à s'installer en milieu rural, dans la mesure ou le territoire n'était pas considéré comme "abandonné".
Plus d'arrivées que de départs
Une réalité correspondant à Bergerac : les cabinets bergeracois comptent désormais plus d'arrivées que de départs. La ville a retrouvé les effectifs de médecins qu'elle avait il y a sept ans. "Cela fait une dizaine d'années que les professionnels de santé du Bergeracois se battent pour faire venir des jeunes" , explique Benoît Blanc, médecin et vice président du pôle santé de Bergerac qui énumère les avantages de l'exercice dans la région : "un exercice coordonné, des consultations de télé médecine, toutes les nouvelles technologies sont utilisées ici."
Si les résultats de Bergerac sont encourageants en Dordogne, plus d'une commune sur cinq reste considérée comme sous dotée.Et surtout nous avons la présence d'un hôpital. Les jeunes aiment bien s'installer dans une ville qui a un service d'urgence à proximité.
Benoît Blanc, vice président du pôle santé de Bergerac
Voir le reportage de France 3 Périgords