Réouverture des écoles le 11 mai : le casse-tête des maires de Dordogne

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, a détaillé mardi 21 avril les modalités d’un retour progressif à l’école dès le 11 mai prochain. Une annonce qui ne réjouit pas les maires de Dordogne, en première ligne pour organiser cette rentrée atypique. 
 

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Une rentrée "compliquée"

"C’est un vrai casse-tête" confesse Antoine Audi, maire Les Républicains de Périgueux. Nettoyage des écoles, mise en place des mesures barrières… Pour l’instant, l’édile est dans le flou ; il n’a reçu aucune information concrète au sujet de la réouverture des établissements scolaires. "Je vais m’entretenir prochainement avec le Préfet et l’inspecteur académique. Mais cette rentrée va être très compliquée à mettre en place" annonce Antoine Audi.

Même son de cloche du côté de Saint Aulaye-Puymangou, commune rurale située aux confins de la Dordogne, la Charente et la Gironde. "C’est surtout la question des transports scolaires qui va nous poser problème" indique Yannick Lagrenaudie, le maire sans étiquette de cette bourgade de 1 500 âmes. "Plus de 80% des enfants prennent le bus scolaire pour se rendre à l’école. J’espère que nous allons pouvoir maintenir ce service, sinon ça risque d’être difficile pour de nombreux parents" poursuit l’édile.
 
 

Quid des gestes barrières ?

À Bergerac, Daniel Garrigue s’interroge sur le respect des gestes barrières. "Pour se croiser dans les couloirs ou aller aux toilettes, ça va être compliqué" explique le maire divers droite avant de poursuivre : "Comment allons-nous organiser les repas dans les cantines ? Faut-il des portions individuelles pour les enfants ?". Autant de questions sans réponse ; pour une ville qui s’apprête à accueillir 704 élèves dès le 11 mai prochain (208 élèves en grande section de maternelle, 228 en CP et 268 en CM2).

"Quel va être le comportement des enfants avec un masque s’ils doivent en porter un ?" se demande le maire de Saint Aulaye-Puymangou. "Certains maires s’opposent déjà à la réouverture des écoles… Personnellement, je donnerai mon feu vert lorsque les règles sanitaires seront parfaitement définies " avance prudemment Antoine Audi, le maire de Périgueux.
 
 

Un mauvais calendrier ?

"On va rouvrir les écoles à un mois et demi des vacances d’été ! Je m’interroge sur nos capacités collectives… Pouvons-nous organiser une rentrée dans les meilleures conditions sanitaires ?" questionne Antoine Audi.

"Nous sommes prêts" déclare quant à lui Stéphane Triquart, le maire divers droite de Mussidan. "Nous avons nettoyé les classes, notre cour de récréation est bien dimensionnée. Nous sommes tout à fait en capacité d’accueillir les écoliers le 11 mai prochain" explique-t-il. En revanche, une inquiétude subsiste : les 260 élèves de primaire et maternelle seront-ils au rendez-vous ? "Je sors d’une réunion avec les directrices des deux établissements de la ville. Malheureusement, elles s’attendent à voir arriver très peu d’enfants" détaille l'édile.

Un sentiment partagé par le maire de Périgueux : "J’échange avec de nombreux parents d’élèves, la plupart me disent qu’ils ne remettront pas leurs enfants à l’école". Idem à Saint-Aulaye-Puymangou, où les parents restent sceptiques quant à la marche à suivre.
 
 

Le sentiment des parents

"Non, je ne vais pas envoyer mon fils à l’école le 11 mai prochain !" Caroline, maman de Nino, élève en classe de CP, est catégorique : "J’ai peur du virus, peur que les gestes barrières ne soient pas respectés. Je préfère continuer l’école à la maison". Idem pour Jenny, dont le fils, Waren, est scolarisé en grande section de maternelle : "Il y a un mois, on nous disait que nos enfants risquaient de propager le virus et là changement de situation… Il y a trop d’incertitudes !"

De son côté, Charlotte hésite à remettre son petit Timothée à l’école : "Mon fils est asthmatique, ça me fait peur" explique-t-elle. Inquiète pour la suite de la scolarité de son fils, cette maman a contacté l’établissement dans lequel il est scolarisé : "Il n’est qu’en CP et sa maîtresse m’a expliqué que le premier trimestre de CE1 sera consacré aux révisions. Ça me rassure !"
 
 

Et les crèches ?

Si les écoles françaises rouvriront leurs portes à partir du 11 mai prochain, quid des crèches ? "Nous y travaillons" assure la communauté d’agglomération bergeracoise qui envisage une "possible réouverture dès le 11 mai prochain". "Nous devons encore lancer un appel aux parents pour savoir si certains d’entre eux peuvent garder leurs enfants à domicile".

Du côté de l’agglomération de Périgueux, des réunions sont en cours pour préparer la réouverture des crèches. Une chose est sûre, "les moyens humains seront limités". "L’effectif sera forcément réduit ; parmi notre personnel nous avons des personnes vulnérables et beaucoup de mamans contraintes de garder leurs enfants" explique-t-on à l’agglomération. En ce qui concerne la réouverture des 15 crèches situées à Périgueux et alentours, plusieurs scénarii sont à l’étude : réduction de la capacité d’accueil, réouverture partielle… Des précisions sont attendues dans les prochains jours.  
 
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