Saint-Astier: il invente les spectacles du déconfinement

A Saint-Astier, Ludovic Barbut de la Compagnie Virus imagine des appareils ambulants pour de futurs spectacles de rue compatibles avec les règles de distanciation sociale.
 

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Au début, il a réagi comme tout le monde. Déstabilisé par le confinement, Ludovic Barbut s’est tourné vers son jardin qu’il a mis en ordre.
Le jardinage n’est pourtant pas son loisir de prédilection. Lui son dada, c’est le bricolage, le bricolage créatif car Ludovic est artiste, ou disons plutôt, dans son cas précis, saltimbanque de profession.
Il passe la moitié de son temps au Sans-Réserve de Périgueux et l’autre moitié sur les routes de France pour y jouer les spectacles de sa compagnie Virus.
 



Avec un nom pareil, vous pensez-bien qu’il n’a pas échappé à la consigne générale de rester chez soi. Pire, comme nombre d’acteurs de la vie culturelle, il a vu son agenda professionnel se réduire comme une peau de chagrin.
Adieu le festival la Vallée, adieu Chalon dans la rue, adieu Bastid’art, adieu les spectacles éducatifs dans les écoles avec Ouie Chef. Au total, 25 dates ont sauté et ce n’est peut-être pas fini.

« Un été sans rien c’est affreux. ». On est bien d’accord Ludovic.  « Il faut inventer, il faut réfléchir ! », a-t-il décrété dans un coin de sa tête. Trouver des solutions pour continuer à faire vivre la culture malgré -et en respectant- les mesures de distanciation sociale.

Comme ce n’est pas un homme de vains discours, Ludovic s’est précipité dans son atelier pour bricoler des machines comme il en a le secret. Des mécaniques étonnantes et toni-truantes. Des appareils ambulants et sonores.
Sa dernière création est une disco-mobile montée sur un tricycle. Ce que vous pouvez voir -et entendre- sur la vidéo ci-dessous. Work in progress. C’est un prototype amené à évoluer. D’ailleurs, il a déjà changé. Ludovic a trouvé de nouvelles enceintes, plus puissantes, pour cracher les watts à bonne distance.
 


Il a fait un premier test mercredi soir dans les rues de Saint-Astier. Le tricycle a bien répondu à ses coups de pédale. Les décibels du système sonore se sont bien répandus à travers les rues désertes de la ville confinée. En revanche, déception : « J’ai été un peu surpris, les gens sont bien dressés, personne n’a sorti le nez dehors ».

Ludovic n’ayant pas une vocation d’artiste maudit, à collectionner les bides, vous pouvez compter sur lui pour améliorer la question du rapport avec son public. D’ailleurs, il remet ça, ce vendredi soir, dans le quartier du Baty, toujours à Saint-Astier.  Cette fois-ci, il sera en solex avec son complice Laurent Dabadie (de la compagnie Lilo). Ils devraient donner notamment une version d’Aline, du regretté Christophe, en occitan.
Cette fois-ci, il y aura du monde au balcon, c’est garanti, puisque le tandem de solex rejoindra l’équipe du Crac, qui a pris l’habitude de faire chanter les habitants de ce quartier de HLM, tous les soirs à 19h30, avant les applaudissements dédiés aux soignants.
Chanter au pied des immeubles, comme Edith Piaf à ses débuts, c’est une piste que Ludovic va étudier sérieusement pour « monter des petits concepts », proposer des spectacles assez souples, mobiles et sonores pour plaire au public et convaincre quelques commanditaires.
 


En gestation dans ses laboratoires, il y a ainsi Ginette Rebelle et son accordéon. Un hommage à Yvette Horner, qui jouait du piano à bretelles sur le toit d’une voiture pendant le tour de France. Dans sa version, la voiture est remplacée par une voiturette. C’est plus mignon et plus passe-partout.

« Je réfléchis aussi à une formule de spectacle en drive. Je monte une plate-forme dans mon jardin en guise de scène et les spectateurs viennent en voiture. »

Les idées fusent, amusantes, mais c’est aussi une impérieuse nécessité.  L’obligation pour les artistes de se bricoler un gagne-pain, même en temps de crise sanitaire. L'avenir appartient aux adacieux, dit-on, et pourquoi pas, aussi, aux astucieux ?
  
 

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