300 brebis, une bergère et aucune terre ! Thérèse est une éleveuse pastorale atypique dont la particularité est de vivre de la générosité des propriétaires terriens alentours à qui elle propose l'entretien des terres en échange de la nourriture de ses bêtes... Gagnant-gagnant
Thérèse Kohler est ce qu'on peut appeler "un personnage". en Février 2009, cette Suisse s'installe avec ses 4 enfants en forêt de la Double avec un troupeau de 100 brebis. 6 mois plus tard, elle double son troupeau.Et aujourd'hui elle se retrouve à la tête de 300 brebis, principalement des Xaxi Ardia. Une race rustique à laine tombante assez peu répandue, issue des Pyrénées. Xaxi Ardia signifie en basque « brebis de broussailles ». Un nom idoine : ces brebis pâturent des prés de fauche en hiver, des friches et des sous bois, et mettent dans leur menu herbes, broussailles, feuilles, châtaignes et glands. Bref, un débroussailleur de près et de sous-bois naturel et facile d'entretien. Et le troupeau de Thérèse ne consomme aucun aliment additionnel : du naturel, rien que du naturel, car elle fait attention à ce que les près qu'elle fait pâturer ne soient pas traités.
© France 3 Périgords - Philippe Niccolaï
Thérèse vit de la vente directe de ses agneaux et bénéficie de la prime ovine. Elle exploite également la laine de ses brebis en fabriquant des chapeaux !Actuellement le troupeau de Thérèse pâture dans l'ouest de la Dordogne, sur les communes de Ponteyraud, La Jemaye, Echourgnac, Servanches, Eygurande et Gardedeuilh, St Michel l’Ecluse et Léparon. Il faut à Thérèse un minimum de matériel pour s'occuper de ses bêtes : Elle fait tous les déplacements à pied avec son troupeau, et lorsqu'il n'est pas sous sa garde, elle les encadre avec 400 m de filets électrifiés par un poste mobile solaire.
Mais emprunter les terres des autres nécessite aussi de savoir être discret et se plier à leurs besoins, qu'ils soient propriétaires, fermiers.
Ces derniers y trouvent aussi leur compte, car leurs prés sont pâturés et retrouvent vie et fertilité.
Il a fallu un certain temps pour que cette éleveuse hors des sentiers battus se fasse accepter. Aujourd'hui encore elle souffre d'une image un peu marginale pour son activité pourtant si bien adaptée aux besoins locaux de cette terre un peu ingrate…
► Transhumance en Sarladais : entretien des sous-bois et relance de l'élevage ovin
(Sujet de B. Ardouin et J.L. Zahnd du 28 / 08 / 2014)La transhumance dans le Sarladais à Meyrals a un but festif, mais aussi environnemental car les troupeaux de brebis et moutons entretiennent les sous-bois à leur passage. Ce principe ancestral de pastoralisme pourrait relancer l'élevage ovin en déclin dans le département.
Avec Thierry Delpech, berger à Proissans, Marie-Rose Ampoulange, propriétaire du Domaine de la Rhonie à Meyrals et Patrick Aussel, berger à Marcillac St Quentin
©France 3 Périgords
► Le néo-pastoralisme, une expérience concluante pour les agriculteurs et bergers
(Sujet de B. Ardouin et P. Tinon du 27 / 01 / 2012)Trois éleveurs soutenus par la chambre d'agriculture réinventent le pastoralisme. Les brebis se nourrissent sur des terres à l'abandon et les agriculteurs entretiennent leurs terrains à moindre coût. Toutes les parties sont gagnantes, dans un processus écologique... Avec Patrick Aussel, berger à Marcillac St Quentin, Frédéric Laval, propriétaire agriculteur à Paulin, Thierry Delpech, berger à Proissans, Adrien Veysset, berger à St Crépin et Carlucet et Bernard Planche, propriétaire à St Cirq Madelon
©France 3 Périgords
Le pastoralisme aujourd'hui...
Le pastoralisme est avant tout une question d'écosystème bien compris. Un homme, un territoire, des animaux, et une symbiose entre ces trois éléments. L'animal doit être adapté aux ressources existantes pour en profiter sans les épuiser, sous la surveillance incessante du berger. Le pastoralisme consiste à élever les animaux sur un pâturage extensif sur des surfaces fourragères spontanées ou des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des animaux. Ces surfaces pastorales peuvent être à proximité d'une exploitation (parcours et estives locales) ou sur une superficie beaucoup plus éloignée, on parle alors de transhumances estivales ou hivernales.Les animaux allaitants ou laitiers peuvent servir à la production fromagère.En France, le pastoralisme concerne aussi bien les moutons, les chèvres, les vaches et même les chevaux grâce à l'exceptionnelle richesse de notre territoire (estives de haute montagne, parcours méditerranéens, milieux humides de Camargue ou des Marais Atlantiques
En 2000, 60 000 exploitations, soit 18 % des élevages de France (vaches, brebis, chèvres et chevaux) et 22% du nombre total des animaux, dépendent de systèmes agro-pastoraux. L'ensemble de ces exploitations représente 5,4 millions d'hectares, dont environ 1,5 millions sont constitués d'estives, d'alpages et de parcours de montagne.
La grande originalité du pastoralisme français est aussi son organisation sous une forme collective. Le "Pastoralisme collectif" institué par la loi pastorale de 1972 est un fait unique en Europe au moins, et témoigne de la modernité du pastoralisme français.
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