Le tourisme est une activité majeure en Dordogne, et l'hôtellerie de plein-air a le vent en poupe depuis la crise sanitaire. Les réservations commencent déjà, la saison s'annonce bonne, mais le manque de saisonniers et l'explosion des charges tempèrent l'ambiance
228 terrains de camping dont presque la moitié en 3 étoiles, 22 000 emplacements et 3,5 millions de nuitées par an. En Dordogne, département dont le tourisme assure une recette annuelle qui dépasse le milliard, l'hôtellerie de plein-air est une tradition, voire une institution.
Quand le camping va...
Et depuis la crise du COVID et le retour du tourisme franco-français, son bon état de santé s'est confirmé. L'invasion russe en Ukraine accompagnée de l'inflation a encore accentué le trait, les touristes se sont rabattus sur ces destinations proches et économiques. Bref, le secteur se porte bien. Et à la sortie des vacances de Pâques, les choses semblent bien être engagées.
Fréquentation record
C'est le cas par exemple au camping 4 étoiles la Nouvelle Croze à Rouffignac, où l'on a battu des records. 90% de taux d'occupation en avril, du jamais vu. Il faut dire que les propriétaires ont parié sur la qualité haut de gamme de l'hébergement, avec des bungalows aux allures de maisons individuelles qui offrent, atout suprême, le luxe d'un environnement sans voisins immédiats.
Et la saison estivale débute déjà, se réjouit le patron de l'hôtellerie de plein-air du département.
Là, les signaux sont plutôt au vert. Alors évidemment, il faut laisser les plannings finir de se remplir dans les semaines qui viennent. Mais la tendance est bonne et on va dire qu'au même stade que l'an passé on a même plutôt un peu d'avance sur le taux de réservation.
Stéphane Mottier, président du syndicat de l'hôtellerie de plein air de Dordogne
La fréquentation augmente, les charges aussi
Certes, le secteur parait épargné par la crise... sauf qu'il subit lui aussi les aléas du moment. Comme ailleurs, les charges se sont singulièrement alourdies. Fonctionnement de piscines, éclairage, l'énergie grève les budgets et l'augmentation des matières premières aussi. Un surcroît de touristes de quelques pour cent aura du mal à éponger une augmentation des charges qui se chiffre, elle, en dizaines de pour cent. Résultat, la fréquentation sera sans doute bonne, mais le chiffre d'affaires risque de ne pas être au rendez-vous.
On recrute
Deuxième écueil du moment, l'absence de saisonniers. Le covid a fait des coupes claires dans les effectifs. Entretien, animation, réception, nettoyage, surveillants de baignade, le personnel manque à tous les étages. Alors les employeurs redoublent de séduction pour capter les quelques professionnels disponibles. Salaires plus que corrects, hébergement, nourriture, et avantages de toutes sortes viennent émailler les annonces aguicheuses. Comme ce camping proche de Périgueux qui assure sur un site de recrutement que le futur employé aura sa place dans l'équipe, qu'il soit "surfeur, yogi, éleveur de cactus, star de karaoké, ou expert(e) en cupcakes… " Avis aux amateurs.