Tourisme en Dordogne : les chiffres sont bons, mais les habitudes ont changé

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Si la Dordogne retrouve une saison touristique estivale satisfaisante, la clientèle et les pratiques sont différentes. La crise sanitaire est passée, elle a modifié durablement le paysage touristique périgourdin

Des chiffres à faire oublier la crise :  par rapport à l'an passé les locations estivales en Dordogne ont augmenté de 17% en juillet, et de 20 % en août. Un retour à "la normale" dans le secteur touristique périgourdin semble-t-il.

La Dordogne désormais plus qu'une simple étape

Mais cette saison 2022 ne ressemble pas pour autant aux saisons pré-covid. Tout d'abord par la durée des séjours. Les touristes qui traditionnellement faisaient étape en Périgord en ont fait un point de chute. Finis les passages d'une nuit ou deux le temps de reprendre la route vers le grand sud, désormais la route des vacances s'arrête là, et on ouvre vraiment les valises pour s'installer une, voire deux semaines.

Avant, c'étaient des gens qui étaient de passage, qui traversaient la France pour aller d'un endroit à un autre, donc c'était un séjour d'une ou deux nuits. Là, maintenant on a des plus longs séjours. On a des personnes qui sont restées jusqu'à deux semaines en chambres d'hôtes ce qui est quand même assez rare !

Valérie Garrigue, propriétaire de Chambres d'Hôte

La quête du calme

Et pour cela le vacancier amateur de chambre d'hôte privilégie un espace calme, accompagné d'un extérieur spacieux. Piscines, spas, jardins, parcs privatifs et espaces naturels, cours d'eau et forêts à proximité bienvenus.

Tourisme hexagono-local

Autre changement qui confirme les constats de ces deux dernières années, les Français reprennent goût à la France. Et certains urbains viennent en voisins, de Bordeaux, Angoulême ou Limoges. Patrice Pauly, propriétaire de gîte à Monbazillac le confirme. Si les Belges sont étonnamment absents, les Français comblent largement le vide. Dans ses locations, ils représentent désormais 70% de la clientèle.

Bonne surprise, les Anglais aussi semblent être de retour, après avoir été refroidis deux ans de suite par le Brexit et le Covid. Ces anglo-saxons très attachés à la région retrouvent même sur place quelques cousins d'Amérique.

Le goût du plein-air

La tendance "Français en France" installée depuis deux ans par les contraintes sanitaires l'est aussi désormais par les contraintes financières. Moins coûteuse, la toile tente, le mobile-home mobilise, et on se précipite au bungalow au galop : les campings font recette.

Camping Paradiscount ?

Après avoir fait le plein et les comptes, la famille touriste a vite vu les avantages de la vie en camping comparée à l'hôtel ou à la chambre d'hôte. Dans cette ambiance "congés-payés" au parfum sixties, la restauration gastronomique et la chambre climatisée ont un peu cédé la place aux sandwiches, aux enseignes discount et aux matelas gonflables. 

L'hôtellerie traditionnelle concurrencée par les particuliers

Quant aux irréductibles du confort, ils semblent avoir fait jouer la concurrence entre les 20 000 lits périgourdins en location directe auprès de particuliers (via les structures type Airbnb par exemple) et l'hôtellerie traditionnelle, au détriment de cette dernière un peu plus à la peine cette année.

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