Le groupe FLCI, spécialisé dans la sellerie et l'aménagement de véhicules vient d'ouvrir sa filiale Vanrêva. Elle réalise à Périgueux des Vans de loisirs luxueux made in France. Des véhicules dans l'air du temps
Ils aménagent des bateaux, réalisent des sièges de cinéma, préparent des espaces intérieurs de trains, métro, bus et tramway ou encore des auditorium... FLCI est déjà connu en Dordogne pour sa société Mussidan Sièges spécialisée dans les salles de cinéma, de spectacles ou de conférences. Sa succursale Vanrêva installée dans la zone artisanale de Marsac-sur-l'Isle s'attaque depuis l'an dernier à un autre marché très porteur, l'aménagement des vans de loisirs.
Le camping-car s'envole
Et pour cause, le camping-car c'est la poule aux œufs d'or du moment. La crise sanitaire a donné des envies d'évasion aux français. Malgré les pénuries de composants électroniques et les délais de livraison interminables, le secteur n'a jamais été plus florissant. 30 800 ventes neuves l'an dernier. Une croissance de 23,4 % par rapport à l'année précédente.
Et le Van est en tête
Le véhicule qui prend progressivement la tête de la course, c'est justement le camping-car dit "compact", le van aménagé (perso ou par un professionnel), celui dont la carrosserie reste inchangée par rapport au véhicule d'origine. L'année dernière, il a même battu des records avec plus de 16 436 véhicules vendus, plus de la moitié des ventes de camping-cars neufs, du jamais vu. C'est bien simple, en 5 ans le marché de ce type de véhicules neufs a grimpé de près de 160 % ! Un rêve de concessionnaire.
Néo-hippies
Le phénomène d'une mode qui n'a jamais vraiment passé depuis les légendaires Combi Volkswagen des sixties. Un demi-siècle après avoir bringuebalé des hippies en quête de liberté sur toutes les routes du monde, il sont aujourd'hui rafistolés à grand frais et continuent à pétarader joyeusement en faisant briller les yeux des pigeons voyageurs que nous sommes tous (voir le reportage ci-dessus).
Arrivé à la retraite, l'ado des sixties, lui, s'est enfin payé l'imposant camping-car au luxe bourgeois dont il a toujours rêvé, à grand renfort de velours, de télé, de lit à la française et de cuisine aménagée. Mais le jeune préfère retrouver l'esprit de liberté des origines, sans l'encombrante cabine plastique qui le catalogue dans la catégorie "camping-car à papa". Le Van et la Vanlife sont là, et paf : + 160% !
L'aventure climatisée
Abandonner le palace roulant d'accord, mais pas au point de remplacer la douche par une bassine et un gant de toilette. Les constructeurs s'échinent donc à rentrer toujours plus de confort dans toujours moins d'espace. Incontournables, le frigo, la douche, les toilettes, le chauffage... En Dordogne, Font Vendôme est devenu maître incontesté en la matière, produisant des véhicules toujours plus ingénieux, toujours plus complets, mais pas toujours moins chers. Paradoxalement, alors qu'il conserve sa carrosserie d'origine, le van aménagé reste parfois plus cher que le camping-car, car il nécessite plus de main-d'œuvre.
Rêvadeux, le premier van de Vanrêva
Frigo de 138 litres, cabine de douche séparée avec lavabo escamotable, un bloc cuisine deux feux équipé avec évier granit, un salon-banquette et un lit permanent fixe qui se range au plafond, des façades bois luxueuses, le nouveau-né "Rêvadeux" a visiblement bénéficié des expériences de ses aînés. Et de leurs prétentions aussi, car il s'adresse à une clientèle qui peut s'offrir son rêve pour 75 000 €uros, version de base. Le prix du haut-de-gamme de fabrication française, et même mieux, du "Fait en Périgord". Pour ce prix, un Van deux places sur base Ducato L2H2 auquel rien ne semble manquer. Toutes les caractéristiques et photos à découvrir ici
Quitter le cinéma et prendre la route
Vanrêva pense sortir 22 véhicules en 2022, puis doubler sa production chaque année ensuite. Pour cela, il a déjà investi 300 000 €uros et dédié 5 collaborateurs. Si tout "roule comme sur des roulettes", ils pourraient être une soixantaine d'ici 2025. Un pari nécessaire au moment où, touché par la crise, le groupe a vu son chiffre d'affaire baisser de 2 M d'€uros. Particulièrement à la peine, la filiale de Mussidan qui fabrique des sièges de salle de spectacle pourrait trouver là de nouveaux débouchés. "Un rebond pour valoriser le savoir-faire dont dispose Mussidan Sièges", explique Francis Bernard, le dirigeant du groupe. Ambitieux, le bureau d'étude a déjà un deuxième modèle dans les cartons. Vanrêva n'a plus qu'à faire rêver les candidats au voyage.