La France gaspille un litre d'eau potable sur cinq dans des fuites de canalisation. Dans le Montponnais au sud-ouest de la Dordogne, le réseau est sous haute surveillance pour traquer les tuyaux percés
Plus d'un million d'euros par an, c'est ce que coûte au Syndicat Intercommunal d'Adduction en Eau Potable (SIAEP) la rénovation des tuyaux dans les 17 communes du montponnais. Un budget investit en vain si l'on n'y ajoutait pas la traque des fuites. Là, c'est l'affaire du délégataire, l'entreprise régionale AGUR qui assure les services d’eau et d’assainissement de près de 300 collectivités en Nouvelle-Aquitaine. C'est elle qui a également en charge les 630 kilomètres du réseau Montpon-Villefranche.
La traque des fuites est un travail de précision, qui se fait sur le terrain, à grand renfort de micros, sondes et scanners. Objectif, détecter avec le maximum de précision l'endroit où la canalisation, le raccord ou l'appareil laisse s'échapper l'eau potable.
Un milliard de litres gaspillé chaque année
Même si le mètre cube d'eau est à un prix encore raisonnable, la démarche est essentielle à l'heure où la ressource eau devient un enjeu écologique et économique majeur. Dans sa campagne #LaFuiteEnAvant, l'association de consommateur UFC Que Choisir alerte sur l'ampleur des pertes et du coût qui retombe inévitablement sur les foyers. Depuis des décennies, la France a repoussé l'entretien de ses réseaux dont certaines canalisations, cinquantenaires, voire centenaires, sont devenues de véritables passoires. Conséquence, un milliard de mètres cube d'eau potable traitée se répand chaque année dans le sol. Un coût que les agences de l'eau répercutent déjà sur les foyers et qui devrait encore s'alourdir avec la mise en place de la "tarification progressive et responsable" promise par Emmanuel Macron en mars dernier.
Rester étanche
Dans les 17 communes qui entourent Montpon Ménestérol, on a équipé le réseau de capteurs de débit qui permettent de contrôler à espaces régulier la régularité du flux. Chaque irrégularité est détectée et permet de réagir rapidement.
Tuyaux percés
À l'arrivée de la société Agur en 1999, 39% de l'eau à la sortie des stations n'arrivait pas au robinet du consommateur. Aujourd'hui, il ne se perd plus que 10 %. C'est deux fois mieux que la moyenne nationale. Contractuellement, Agur est tenu par le syndicat de ne pas laisser fuir plus de 15% de la production d'eau potable. Ce qui a été économisé depuis 10 ans représente l'équivalent d'une année de consommation.
Le nez sur le compteur
Autre initiative du SIAEP, équiper ses abonnés à partir de la fin de cette année de "compteurs de télérelève" connectés. Une application leur permettra de vérifier, au moment où tous les robinets sont fermés, qu'il n'y a aucune fuite anormale. De quoi stopper le plus vite possible tout débit de fuite.