L'échec du PS vu par les élus aquitains

Benoît Hamon a obtenu au niveau national 6,35% des suffrages, un score historiquement bas. Comment est vu cet échec par les élus socialistes d'Aquitaine ? Des élus de terrain qui vont devoir partir au front pour les prochaines législatives.

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Pascale Got : "on a continué la division plus que le portage du projet"

La députée de la 5e circonscription de la Gironde, Pascale Got, parle de "déception incontestable". "Je crois que les Français n'ont pas oublié l'image donnée par le PS au niveau national, celle de la division". La députée, pour ce qui est du second tour, est claire. Elle votera contre le Front National, c'est à dire pour Emmanuel Macron. Reste après les élections législatives. Pascal Got a décidé de remettre son mandat en jeu.

"Contrairement à ce que dit mon adversaire du FN, Grégoire de Fournas, on assiste à un tassement du FN dans le Médoc. Par rapport aux départementales on a une légère baisse du FN sur les trois cantons. J'invite à arrêter la stigmatisation des habitants de ce territoire", insiste-t-elle.

L'élue dit poursuivre sa route. "J'ai déjà la signature de trente maires à mon comité de soutien. Quand on a un projet on peut travailler avec des hommes et des femmes de tous bords comme c'est le cas avec ces trente maires qui me suivent".


Renaud Lagrave "Je voterai Macron même si je ne partage absolument pas ses orientations"

Pour le vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine "c'est un échec, pas de doute. C'est une défaite historique en particulier dans les Landes". Dans ce département, historiquement socialiste, E. Macron est en effet arrivé en tête avec 24,63% des suffrages loin devant B. Hamon avec 8,69%. Les Landes sont chères à Renaud Lagrave lui qui est conseiller municipal de Mont-de-Marsan, et candidat à la 1ere circonscription pour les législatives. 

"La Ve République a livré un résultat assez inédit. Quand on a aujourd'hui uniquement en tête de procéder par élimination avec le fameux vote utile...Benoît Hamon a été victime de cela".

"Les socialistes ont profité du vote utile pendant des années. Aujourd'hui on est face à un front inversé. C'est une grande partie de l'explication" de cet échec dit l'élu.

Pour le 2nd tour "il n'y a pas de discussion possible". "Le FN est pour moi hors de la République. Je voterai Macron même si je ne partage absolument pas ses orientations mais là on parle de république donc il n'y a pas d'hésitation", insiste-t-il. Même orientation pour la députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle : "J'appelle à voter massivement pour @EmmanuelMacron le 7 mai" s'est-elle-exprimée dans un Tweet.

Dans les Landes Renaud Lagrave se présente à la succession de Florence Delaunay sur la 1ere circonscription. Difficile encore de savoir qui représentera le parti En Marche ! face à lui. Geneviève Darrieussecq ira-t-elle ? C'est l'inconnu. La partie s'annonce difficile pour le candidat socialiste dans ces législatives

"Je ne m'étais pas fait à l'idée que c'était une simple formalité. Les choses sont difficiles au regard du résultat d'hier soir. Je n'ai pas l'habitude de renoncer, surtout dans ce département. Je me battrai jusqu'au bout" assure Renaud Lagrave.


Michel Moyrand :"pour les légisalatives nous seront dans un contexte différent"

"Évidemment ce résultat n'est pas à la hauteur de nos espérances, on pouvait s'y attendre mais pas à un tel niveau" avoue Michel Moyrand l'ancien maire socialiste de Périgueux qui ne peut que constater le faible score du parti socialiste au niveau national mais aussi local. En Dordogne c'est Jean-Luc Mélenchon (22,97%) qui est arrivé en tête devant Emmanuel Macron (22,49%) créant la surprise et plaçant Benoît Hamon(6,35%) loin derrière sur cette terre elle aussi historiquement socialiste.

"C'est le fruit d'un comportement et de divisions nombreuses et variées à l'assemblée nationale et au gouvernement qui ont conduit à une fracture au sein du PS. Les primaires ne sont pas un dispositif qui convient et puis il y a eu des déceptions face aux gouvernements successifs qui n'ont pas su répondre aux attentes des Français. Le quinquennat n'est pas adapté, il faut un septennat pour avoir le temps de mettre en application les mesures politiques" explique Michel Moyrand.


Michel Moyrand votera pour Emmanuel Macron au 2nd tour "sans état d'âme" et "pour faire barrage au FN". Reste maintenant à convaincre et mobiliser l'électorat socialiste pour les législatives aux quelles il se présente pour prendre la succession du socialiste Pascal Deguilhem dans la 1ere circonscription, celle de Périgueux dont il a été le maire de 2008 à 2014. Mais l'élu se veut serein et fait la distinction entre les deux scrutins :

"L'électorat de J.L. Mélenchon et en partie celui d'E. Macron sont composés de membres du PS ou de sympathisants qui ont voté utile (...). mais pour les législatives nous seront dans un contexte différent. Ils voteront pour le candidat du PS. Un candidat qu'ils connaissent. Ils attendent un porte-parole de leur territoire à l'assemblée nationale, un lien permanent avec les parlementaires et c'est ce que je propose", dit Michel Moyrand.


En attendant Michel Moyrand poursuit sa campagne sans savoir qui il affrontera pour le parti de La France Insoumise ni pour En marche!. "Je veux être un parlementaire qui portera le territoire et votera les lois bonnes pour le pays et pour le territoire".

De son coté Matthias Fekl, encore ministre de l'intérieur, est à priori candidat aux législatives de le Lot-et-Graonne dans la 2e circonscription celle de Marmande. En attendant cette échéance il a appelé à voté pour Emmanuel Macron.







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