Dans les collèges, les écoles, les lycées, les universités, cette rentrée des vacances de la Toussaint n'aura rien d'habituel, dans un contexte inédit, entre protocole sanitaire renforcé et hommage à Samuel Paty, l'enseignant assassiné le 16 octobre dernier.
De nombreuses incertitudes flottent sur cette rentrée des classes, et les parents sont nombreux à se poser des questions. Tout d'abord sur les horaires.
A quelle heure ?
Dans le cadre d'un hommage rendu à l'enseignant d'histoire-géographie, assassiné le 16 octobre dernier, à la veille des vacances scolaires, le gouvernement avait tout d'abord annoncé une rentrée à 10 heures du matin pour toutes les classes, pour ensuite revenir sur sa décision, le vendredi 30 octobre.La veille de la reprise des cours, des lycéens ont eu la surprise de découvrir ce message sur leur espace "pronote" : "contrairement au deuxième message que j'ai adressé vendredi, il est donné la possibilité aux établissements de maintenir l'hommage à notre collègue". La rentrée dans ce lycée se fera donc à 10 heures.
"On y comprend plus rien", proteste la mère d'un collégien. Lui aussi devrait rentrer à 10 heures, en dépit des annonces du ministre de l'Education, il n'a même jamais été question de reporter l'hommage à l'enseignant assassiné.
Même chose dans les écoles de Panazol. Lassé des changements, le maire a choisi de maintenir la rentrée à 10 heures, avec prise en charge par le péri-scolaire des élèves qui arrivent plus tôt.
Ce qui est maintenu, c'est bien sûr l'hommage à Samuel Paty. Une minute de silence sera observée dans tous les établissements, à onze heures. Un temps de discussion aura également lieu avec les élèves, dans la journée, ou ultérieurement.
Un hommage essentiel et auquel les enseignants du Limousin sont particulièrement attachés. Durant les vacances, ils ont cherché à canaliser leurs émotions, et ont pour objectif de faire de cette rentrée un temps de communion. Mais aussi de réflexion "il faut que ce soit le début d'une réflexion plus large et qui dure", précise Marianne Corrèze, co-secrétaire du SNES-FSU en Limousin.
Protocole sanitaire
Quelques questions se posent encore sur le protocole sanitaire, renforcé. On sait que désormais, les enfants porteront un masque à l'école primaire, mais de nombreux points restent encore en suspend.Les horaires d'entrée à l'école seront-ils échelonnés en fonction des classes, comme c'était le cas au mois de juin? Des communes comme le Palais-sur-Vienne, en Haute-Vienne ont déjà fait ce choix pour l'entrée et la sortie des cours.
Dans d'autres communes, on se laisse le temps de la réflexion, pour l'organisation. D'ailleurs le ministre de l'Education lui-même a déclaré dans les colonnes d'Aujourd'hui en France, en parlant du protocole sanitaire "Parce qu'il faut être souple, nous nous donnons la semaine pour le mettre en oeuvre complètement."
Pour les plus grands, au lycée, là aussi la rentrée de novembre est compliquée à mettre en place. Dans les locaux de la région "Nouvelle-Aquitaine" à Limoges, les services RH sont très occupés. Ils ont en charge 296 lycées et doivent éditer 5500 attestations de déplacement.
Et les étudiants ?
Les étudiants sont confinés. Pour eux, ce sont les cours en distanciel, même si quelques exceptions pourraient être faites pour les travaux pratiques.On a anticipé les choses
L'université de Limoges s'organise. Plus de 250 ordinateurs ont été distribués depuis le début de l'année, des clés 4G ainsi que des tickets service d'une centaine d'euros devraient également être distribués prochainement.
A la faculté de médecine, ce n'est plus l'effet de surprise du premier confinement "la différence par rapport à avril, c'est qu'on a anticipé les choses et qu'on est en mesure maintenant de donner la même formation à tous nos étudiants", explique le doyen.
Seule la faculté de lettres de Limoges reporte sa rentrée au 9 novembre.