Vous avez décidez de respecter scrupuleusement le confinement mais vous voulez continuer à consommer des produits frais ? Consultez le site dédié mis en place par la Région Nouvelle-Aquitaine. Il permet de géocaliser des producteurs près de chez soi qui acceptent de livrer à domicile.
Le confinement va encore durer au moins deux semaines alors toutes les solutions sont les bienvenues pour aider à passer le cap.
Des producteurs sans clients
"Aujourd'hui il me reste quelques clients, des habitués que je livre mais cela ne représente que 30% de mon activité habituelle" témoigne Jean-Jacques Loraye, propriétaire de la ferme de Lubet à St-Avit près de Mont-de-Marsan. Il propose des poulets prêts à cuire, des canards et des oeufs frais."J'évite de tuer les bêtes, je ne le fais que sur commande, j'arrête les canards gras et les oeufs, ils sont perdus pour la plupart" se désole t-il.
La fermeture des marchés est un coup dur pour cet agriculteur landais. Alors quand il a appris cette initiative de la Région relayée par la Chambre d'Agriculture, il a sauté sur l'occasion.
"Ca pourra faire un débouché de plus" espère t-il. "Mais je ne resterai que sur des petits parcours aux alentours de Mont-de-Marsan pour éviter de faire trop de route", d'autant qu'il ne compte pas faire payer la livraison.Vous êtes agriculteur, producteur ou artisan
— Nouvelle-Aquitaine (@NvelleAquitaine) March 26, 2020
en #NouvelleAquitaine ? Participez à une action #solidaire ! La Région et l'#AANA, lancent une plateforme solidaire pour mettre en relation producteurs et consommateurs. Inscrivez vous : https://t.co/fkXHJaQ1MK pic.twitter.com/N7yMMGau5G
Allez chez le client, il le faisait déjà un peu "depuis un an ou deux" mais n'avait jamais vraiment développé l'idée. "C'est certainement quelque chose à creuser, ça peut me permettre de trouver une nouvelle clientèle, ce serait mieux que les marchés" avoue t-il.
"C'est la guerre"
Même analyse au sein de la coopérative laitière de la Sèvre basée à Celles-sur-Belle près de Niort. Elle transforme le lait de ses 120 producteurs pour en faire du beurre AOP Poitou-Charentes haut de gamme, de la crème fraîche et du fromage."Nous n'avons jamais vraiment eu le temps de nous pencher sur la livraison en direct mais c'est l'occasion d'explorer l'idée" reconnaît Guillaume Dibadière, le directeur commercial, sur le pied de guerre en ce moment.
"C'est vraiment la guerre oui". Ses principaux marchés sont inaccessibles : exporter est impossible dans un monde confiné, les hôtels, restaurants et cafés sont fermés, reste la petite et grande distribution "qui nous permet de tenir". "On pousse au tranfert vers ce marché, on doit s'adapter" affirme un homme qui refuse de se laisser abattre.
Car il est impossible de stocker le lait que la coopérative a l'obligation contractuelle d'acheter à ses éleveurs. "On a décidé de fabriquer de plus petits conditionnements pour répondre à une clientèle de particuliers alors qu'on avait l'habitude de vendre en gros aux traiteurs, crémiers et restaurateurs".
Pour le reste, "au pire, on produira du caillé que l'on congèlera, il n'est pas question de jeter du lait" affirme le directeur commercial.
Guillaume Dibadière s'est lui aussi inscrit sur la plateforme mise en place par la Région. Il propose un point de livraison à Bordeaux mais uniquement à destination des commerces.
"Ce serait trop compliqué de livrer des plaquettes de beurre directemement aux particuliers" explique-il.
Une plateforme mise en service ce mardi 31 mars
Cette plateforme solidaire s'adresse donc aux producteurs mais aussi aux artisans tels les pâtissiers et boulangers. "Ceux qui ont la possibilité d'assurer des livraisons, soit aux particuliers, soit aux commerces de proximité" explique Anne Palczewski, directrice de l'Agence de l'Alimentation de Nouvelle-Aquitaine.Pour s'inscrire il suffit d'indiquer ses coordonnées et son périmètre de livraison. Le producteur sera alors géolocalisé sur une carte.
Le particulier quand à lui pourra localiser toutes les offres autour de chez lui et contacter directement celle qui l'intéresse.
"C'est une offre complémentaire par rapport à tout ce qui a déjà été mis en place" précise Anne Palczewski, "on relaiera d'ailleurs un maximum d'initiatives sur le site".Car tout ce qui peut donner un coup de pouce à la filière agricole est bienvenue. "Les ventes ont considérablement diminué avec la fermeture des restaurants et cela pénalise beaucoup les petits producteurs".
Un concept à pérenniser, "ce serait une bonne chose" confirme la directrice de l'AANA.
"Tout ce qui peut aider à favoriser la consommation de produits locaux de saison est à mettre en avant".