A l'instar de leurs collègues partout en France, les avocats du barreau de Bordeaux ont décidé d'une journée "porte close" jeudi de leur cabinet et ensuite vendredi ils poursuivront avec la grève de l'aide juridictionnelle.
Cette grève de l'aide juridictionnelle, votée par le Conseil national des barreaux (CNB) pour protester contre la réforme Taubira, entre en vigueur dés mardi pour certains barreaux de France. L'aide juridictionnelle (AJ) permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat. Cette grève risque de perturber le fonctionnement de la justice, les parquets devant désormais se passer du soutien des barreaux pour trouver des avocats susceptibles de répondre aux demandes des justiciables.
Un financement contesté
Le projet de réforme de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, prévoit notamment un prélèvement de cinq millions d'euros en 2016 et dix millions d'euros en 2017 sur les intérêts de fonds placés dans des caisses gérées par les avocats, pour boucler un budget en augmentation. Mais tous les représentants de la profession, le CNB, le barreau de Paris et la conférence des bâtonniers, s'opposent à cette contribution financière, arguant que les avocats participent déjà largement au fonctionnement de l'AJ pour laquelle ils estiment être mal rémunérés.a indiqué le barreau de Paris, le plus important de France, en précisant que son mouvement ne concernera pas les cas où la liberté des justiciables "est immédiatement en jeu". En revanche, "pour les gardes à vue, le standard téléphonique de l'Ordre ne répondra plus aux appels des services de police. Le parquet adressera à tous les commissariats la liste des avocats inscrits sur les permanences garde à vue, à charge pour les services de police d'appeler directement les avocats dont ils ont besoin.Cette grève est la première de (notre) histoire