Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire va mettre en place un "groupe de travail restreint", en relation directe "avec les représentants de Ford", afin de "maintenir l'activité" sur le site de Blanquefort (Gironde), a-t-il annoncé après avoir reçu les représentants syndicaux et les élus locaux.
Ce groupe de travail sera "représenté par Jean-Pierre Floris", délégué interministériel à la restructuration industrielle, et devra discuter "directement avec les représentants de Ford du volume de production, du type de production que Ford entend maintenir dans les mois qui viennent sur le site de Blanquefort", a-t-il détaillé.
La "détermination" de l'Etat à maintenir l'activité
Le ministre rencontrera en personne le directeur Europe de Ford "dans les jours qui viennent" afin de "connaître exactement ses intentions sur le site", a-t-il par ailleurs indiqué."Ford doit comprendre que la détermination de l'Etat, des élus locaux, des salariés à maintenir l'activité sur ce beau site de Blanquefort est totale", a déclaré M. Le Maire.
Mardi, le groupe automobile a annoncé sa décision de ne plus investir dans son site de production de boîtes de vitesse, menaçant ainsi les emplois des quelque 910 personnes qui y travaillent, sans compter les intérimaires.
Bruno Le Maire s'exprimait à l'issue d'une rencontre ayant réuni vendredi à la mi-journée à Bercy les représentants du personnel de l'usine, ainsi que des élus locaux.
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Des interlocuteurs qui ne jouent pas véritablement le jeu
"Nous sommes tous déterminés à mettre Ford devant ses responsabilités", a déclaré Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux-Métropole, réclamant "des engagements précis sur le plan de charge qui assurera l'activité de l'entreprise jusqu'à la fin 2019".
"C'est difficile car nous avons des interlocuteurs qui ne jouent pas véritablement le jeu", a-t-il regretté.
Un énorme regret sur la parole qui n'est pas tenue
Le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, également présent à la réunion à Bercy a fait part d'un énorme regret sur "la parole qui n'est pas tenue", faisant référence à la convention qui lie l'entreprise aux collectivités locales et prend fin en juin 2018.
""La croissance repart, c'est le moment ou il faut investir Il y a de possibilités de diversification des activités Ford qui est exceptionnelle (…) On ne va pas rester sur des boites de vitesses qui sont obsolètes, mais il y a aujourd'hui une vraie révolution : le véhicule autonome, le véhicule électrique, le véhicule à hydrogène…"
De leur côté, les représentants syndicaux ont salué le soutien affiché par l'Etat et les élus locaux. "La décision la plus urgente, c'est d'avoir des volumes supplémentaires pour les produits que l'on fait actuellement", a déclaré Gilles Lambersend, secrétaire du comité d'entreprise.
Comité de suivi le 9 mars à la préfecture de Gironde
Un comité de suivi doit se tenir le 9 mars à la préfecture de la Gironde mais dès lundi, l'intersyndicale FO, CGT, CFDT, CFE-CGC et CFTC a appelé les salariés à deux heures de débrayage et la tenue d'une assemblée générale.
Les emplois du site Ford Aquitaine Industries (FAI) étaient protégés par un accord-cadre quinquennal passé entre Ford et les autorités contre le versement d'aides publiques, mais cet accord s'achève fin mai.