Ils ne désarment pas : les élus du CE de l'usine de Blanquefort attaquent ce lundi à 14 h le géant automobile Ford pour entraves multiples au Comité d'Entreprise. Nouvelle étape dans la stratégie en utilisant aussi les tribunaux dans leur bataille.
Nouvelle bataille pour sauver leur usine, les voilà sur le terrain judiciaire. Les élus du CE attaquent au tribunal pour continuer de s'opposer au désengagement du constructeur américain. Philippe Poutou, pour la CGT-Ford, explique :
Ils réclament donc l'accès à notamment un document clé qui justifie selon Ford l'arrêt de la production sur le site : "l'étude de faisabilité qui leur permet de justifier que le site n'est pas rentable pour la boîte de vitesse "8Fnid", susceptible de prendre le relai de celle fabriquée jusqu'à présent à Blanquefort... Ils n'ont donné aucun chiffre pour justifier la fermeture. "Ford fait n'importe quoi et ne donne aucun document.
"On va leur compliquer la vie"
Ces documents auraient du être fournis lors de l'annonce faite au CE du désengagement, c'était le 27 février dernier. Idem pour la réunion extraordinaire du 15 mars.Ford prévoit donc de rapatrier aux USA cette fabrication là. L'action devant le tribunal vise donc à ralentir Ford dans sa stratégie, toujours pour le contraindre à renoncer à son désengagement.
On voudrait trouver les moyens de s'opposer à ça. Le tribunal, c'est une manière de leur montrer que ça ne se passera pas comme ça, on va leur compliquer la vie. Les dirigeants de Ford agissent avec beaucoup de légèreté. Et les pouvoirs publics devraient agir plus contre eux.
Relancer la machine
L'action en justice est donc l'un des outils à disposition des salariés. Un moyen également de tenter de relancer l'attention sur le sort des 900 salariés du site car depuis 4 semaines, ils n'ont plus beaucoup d'échos de ce qui se passe pour eux d'après Philippe Poutou.
Les élus du CE espèrent donc réactiver la machine.Il y a un gros décalage. Au début il y a une réaction très claire de l'Etat, du Préfet, des élus de Bordeaux et de la région, mais maintenant, on n'a plus aucune nouvelle.