La crise du coronavirus accentue la précarité et la pauvreté. En Creuse, Haute-Vienne et Corrèze, le nombre de personnes bénéficiaires du RSA est en forte hausse. Les départements vont devoir trouver de l’argent pour financer ces aides indispensables.
Les comptes sociaux des départements se dégradent, partout, les demandes de RSA augmentent et les conseils départementaux doivent faire face à ces dépenses supplémentaires. Le Limousin n’échappe pas à cette précarité grandissante. Les personnes qui ont désormais besoin du revenu de solidarité active sont plus nombreuses.
Entre 2019 et 2020, c’est + 2,6% d’allocataires en Creuse, +5,5% en Haute Vienne, et la plus forte augmentation, c’est en Corrèze avec +12.8 %, 760 bénéficiaires de plus que fin 2019.
- Creuse : 3 007 bénéficiaires +2,6%
- Haute-Vienne : 21 255 bénéficiaires + 5,5%
- Corrèze : 7 168 bénéficiaires +12.85 %
Je pense qu'on est reparti à la hausse pour le RSA pour quelques années, le temps de passer cette crise. On est très très inquiets. Ce n'est pas un sujet qui est nouveau pour les départements, mais l'augmentation qu'on a là, sur 2020, elle deux fois supérieure à celle que l'on a eu sur celle de 2008
La situation est préoccupante et les départements s’attendent à une crise sur plusieurs années, car le marché de l’emploi s’est détérioré. Les personnes au RSA, contrairement à ce qui passait avant le Covid, ne trouvent plus d’emploi, même partiel.
L’autre effet mécanique de ce manque de travail, de "petits boulots", "le montant moyen" du RSA est en hausse. En effet le RSA, destiné aux personnes sans ressources de + de 25 ans, peut aussi venir compléter des revenus trop faibles. Dans ce cas, le montant du RSA est diminué en fonction de l’activité. Sans travail, les allocataires du revenu de solidarité touchent les montants maximums.
Il n'y a pas d'activité pour les bénéficiaires. Ils sont coupés du monde économique. Donc, le RSA agit à plein vers ces personnes qui sont déjà fragiles
Avec des allocations plus élevées et plus de bénéficiaires, l’arithmétique est implacable. Les départements, doivent augmenter les budgets du RSA.
En Limousin, les 3 Conseils départementaux ont déjà voté des budgets modificatifs : c’est 400 000 euros en Creuse, 1,7 million en Corrèze et 2,5 millions déjà en Haute-Vienne. Des montants que tous se préparent à revoir, de nouveau, à la hausse, d’ici la fin de cette année 2020.
Face à ces dépenses supplémentaires, les départements expliquent qu’ils sont piégés financièrement, avec d’un côté des ressources en baisse, la crise a aussi fait baisser le niveau de certaines rentrées fiscales, et de l’autre des dépenses sociales en augmentation.
Les responsables des départements demandent à l’Etat, dans le cadre du plan de relance, de venir les soutenir. Ils pointent également une autre difficulté, et là aussi demandent à l’Etat d’agir : les 18-25 ans sont aussi touchés par la crise. Dans cette tranche d’âge, qui ne touche pas le RSA, les difficultés ont importantes. Le marché du travail n’est pas favorable au recrutement, et des jeunes, diplômés ou non, se retrouvent sans ressource.