Le président du conseil régional de Midi-Pyrénées, le socialiste Martin Malvy a appelé ce mardi le gouvernement à "ne pas enterrer" le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse,
car cet abandon laisserait la ville rose "à l'écart" et nuirait à son développement.
La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l'Espagne, a rendu le 30 mars un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets, dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros. Martin Malvy vient de réagir lors d'une assemblée plénière du Conseil régional à Toulouse.
"Je ne me range pas parmi les sceptiques qui tirent profit des difficultés économiques
pour enterrer un peu vite ce projet", "Sans communications, il n'y a pas de développement", a-t-il insisté.
Il estime que Toulouse souffrirait de la concurrence des métropoles voisines qui ont une ligne à grande vitesse avec Paris.
"Avec Bordeaux à deux heures de Paris, Montpellier, Nîmes et Béziers à trois heures (de la capitale), on voit la sanction économique et citoyenne qui en découlerait pour notre région si Toulouse restait à l'écart"
Le trajet Toulouse-Paris en train est actuellement d'environ 5 heures et demie. Avec l'entrée en service de la LGV Tours-Bordeaux, prévue fin juillet 2017, ce trajet ne serait raccourci que d'environ une heure.
Pour refuser le prolongement de la LGV jusqu'à Toulouse, "on nous oppose le fait que la ligne Tours-Bordeaux serait déficitaire de 200 millions d'euros", a relevé M. Malvy. Mais c'est Toulouse-Paris qui doit justement conforter Bordeaux-Paris, a-t-il dit, citant un argument développé selon lui par les différents présidents successifs de la SNCF.
M. Malvy a fait valoir que le projet avait été classé "prioritaire" sous des gouvernements de droite comme de gauche, "après des études sérieuses et lourdes". Il a souhaité que le gouvernement tienne à présent compte de "l'enjeu économique" de ce grand projet et "non pas de la rentabilité à court terme".
Le 30 mars, à l'annonce de l'avis négatif, Alain Rousset, président PS de la Région Aquitaine et Alain Juppé, président UMP de Bordeaux Métropole avaient exprimé leur désapprobation dans un communiqué commun.