Arcachon : opération "sécurité mer" auprès des plaisanciers

Les agents de la préfecture maritime, en partenariat avec la brigade de gendarmerie nautique et des bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), mènent régulièrement des opérations "sécurité mer" auprès des plaisanciers.
 

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"Monsieur, votre permis s'il vous plaît" : nous ne sommes pas au bord de la route mais au milieu du bassin d'Arcachon où les autorités maritimes tentent de faire respecter les règles de sécurité aux quelque 10.000 bateaux de plaisance qui se pressent l'été dans ce haut-lieu du tourisme en Gironde.



Les agents de la préfecture maritime, en partenariat avec la brigade de gendarmerie nautique et des bénévoles de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), mènent régulièrement des opérations "sécurité mer" auprès des plaisanciers.
           

Renforcer la prise de conscience

L'objectif : renforcer la prise de conscience de la nécessité de respecter les consignes de sécurité sur les 155 km2 d'eau (40 km2 à marée basse) du bassin girondin, parmi les plus prisés de la côte atlantique.



Les trois agents de la préfecture repèrent au loin une petite embarcation surchargée. A l'approche, il s'agit d'un petit voilier démâté, avec trois personnes à l'arrière et trois enfants juchés sur la coque avant. Originaire de Dordogne, Pierre vient naviguer là "depuis quarante ans" sur le voilier de son père.


Au fil du contrôle, la liste des défauts de sécurité s'allonge. D'abord, le plaisancier n'a pas de permis de conduite de bateau. Certes, ce n'est pas nécessaire sur un voilier, sauf quand il possède un moteur de plus de six chevaux. Et celui de Pierre en affiche... dix !

 

Gilets de sauvetages non conformes

Pas mieux du côté des gilets de sauvetage. Sur six brassières, "trois sont obsolètes et à jeter" car elles ne respectent pas les normes en vigueur depuis 2010, explique Julian Virlogeux, un des agents de contrôle des affaires maritimes.


Pas de torche lumineuse à bord, ni d'extincteur. Le procès verbal que l'agent commence à rédiger s'allonge : l'immatriculation n'est pas visible et le nom du bateau pas inscrit.

 

Sur l'océan, vous pouvez vous retourner en deux temps trois mouvements




            "J'avais conscience de ne pas être en règle du fait de l'absence de mât. Mais bien évidemment, je ne fais pas n'importe quoi et je m'assure de naviguer avec le courant : je pars avec la marée descendante et je reviens avec la marée montante, donc a priori, il n'y a aucune chance que je sorte du bassin", tente de minimiser le plaisancier.


"Vous êtes sortis en prenant de gros risques. C'est assez inconscient !", le tance M. Virlogeux. "Et sur l'océan, vous pouvez vous retourner en deux temps trois mouvements", rappelle-t-il alors que le bateau s'approchait des passes qui marquent la sortie vers l'océan atlantique, où la houle est bien plus forte.



Finalement, la virée en mer tourne court. Les agents maritimes embarquent les enfants et les autres passagers et demandent au capitaine de les rejoindre sur la plage du Cap-Ferret pour achever le contrôle et signer le procès verbal.


Stages de sécurité


A la clé, une convocation prochaine devant le tribunal maritime, qui prévoit des stages de sécurité auprès des sauveteurs en mer, voire des peines d'amende ou de prison avec sursis en fonction de la gravité des infractions.

Sur une autre embarcation, trois gendarmes de la brigade nautique font également leur tournée de prévention. Pour eux, les infractions relevées sont heureusement plus minimes.

 

Mouillage interdit

Elsa et René Lecul, deux retraités habitués du bassin, ne savaient pas que le mouillage était interdit là où ils viennent de jeter l'ancre, en raison de la protection du fonds marins. Pour les informer, un "Guide de la plaisance et des loisirs nautiques" leur est remis, qui détaille notamment toutes les zones interdites au mouillage.
 

Nous mettons l'accent sur la pédagogie. Les gens improvisent beaucoup



Plus loin, ce sont trois pêcheurs, originaires de la banlieue de Bordeaux, qui sont contrôlés car ils pêchent au milieu d'un parc à huîtres, ce qui est prohibé. Là aussi, le guide leur est distribué qui mentionne les tailles et poids minimum des poissons qu'ils sont autorisés à pêcher pour leur consommation personnelle.


"Nous mettons l'accent sur la pédagogie", insiste l'adjudant-chef Jérome Goussard, N.2 de le brigade nautique. "Car il y a de plus en plus de monde qui fréquentent la mer, pour des usages de plus en plus variés et les gens improvisent beaucoup" en matière de sécurité, souligne-t-il.
 
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