En ce premier week-end de vacances de la Toussaint, les réservations sont bien loin du niveau de l'an passé, dans un contexte marqué par les grèves et les incertitudes.
Vingt-cinq degrés, et un ciel bleu sur Arcachon. Souvent synonymes d’un important afflux de visiteurs, les conditions météorologiques de ce week-end n’ont pas eu l’effet escompté pour les professionnels du tourisme. Et ce, en dépit des vacances de la Toussaint qui ont débuté vendredi soir.
Ne voyant pas son carnet de réservations se remplir, l’hôtel 3* Le Dauphin a appliqué une réduction de 40 % sur ses tarifs, pour proposer des nuits à moins de 60 €. Pas de quoi atteindre son taux de remplissage de l’an passé pour autant. “L’année dernière à la même période, nous avions 80 à 90 % d’occupation, se souvient la directrice Julie Borde. Actuellement, je suis à 50 % de réservations, et sur la semaine, 20 ou 30 voire 40 % maximum sur certains jours. C’est préoccupant.”
D’autres établissements, comme le Point France (4*), ont pris une décision encore plus radicale : fermer complètement l’hôtel en milieu de semaine, par manque de clients. La présidente de la chambre syndicale des agents immobiliers du bassin d'Arcachon confirme : “On note une baisse de 50 % des réservations et du remplissage par rapport à la Toussaint de l’année précédente, regrette Nathalie Foulon. Les frontières ont été rouvertes, il y a d’autres destinations à une ou deux heures d’avion, le soleil est toujours au rendez-vous là-bas.”
Grève, pénuries et incertitudes
Au-delà des autres destinations, le faible niveau des réservations s’explique surtout par le contexte français. Des raffineries aux chemins de fer, les grèves font peser une lourde incertitude sur la fiabilité des moyens de transport. Les touristes hésitent ainsi à emprunter leur voiture de peur de manquer de carburant, ou à prendre le train par crainte que celui-ci soit annulé.
Aucune perturbation n’étant prévue sur le réseau SNCF ce week-end, ils sont quelques-uns à avoir fait le déplacement depuis d’autres régions pour se mêler aux locaux. “On avait un grand besoin de changement d’air, on a pris notre courage à deux mains et on a pris un train à six heures ce matin, sourit Eric Wicar, venu de Paris. Mon épouse étant enseignante, elle est en vacances et pour moi, ce sera télétravail.” Programme plus léger pour Grégory Daudin, originaire de Tours : “On est venu en train, on va voir la dune ce dimanche et on reste au Pyla jusqu’à lundi.”
Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue ce jeudi 27 octobre, les établissements du bassin d’Arcachon comptent encore sur les réservations de dernière minute pour sauver les vacances. Mais ils resteront malgré tout bien loin du niveau de l’année 2021, exceptionnelle par sa fréquentation.