Bassin d'Arcachon : le banc d'Arguin coupé en deux à marée haute, le résultat d'une érosion accélérée

Vue aérienne du banc d'Arguin
Le banc d'Arguin est en perpétuel mouvement. Cette année, sa pointe sud a en partie disparu. Une évolution scrutée à la loupe par les scientifiques ©France 3 Aquitaine

En perpétuel mouvement, le banc d'Arguin est depuis longtemps scruté de près par les scientifiques. Ces derniers mois, sa surface a fortement diminué, grignotée par la mer. Ce samedi en fin de journée, il a même été temporairement coupé en deux, alors que la marée était au plus haut.

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L'image en a surpris plus d'un : le banc d'Arguin coupé en deux sur son flanc sud par la mer. Les faits se sont produits samedi en fin d'après midi, à marée haute.

Un épisode annoncé

Les coefficients de marée étaient très élevés ce week-end avec un coefficient de 105. Si l'image du banc coupé en deux est inédite, elle était annoncée par les connaisseurs du lieu. 

"Il y a un an, la pointe sud du Banc d'Arguin allait jusqu'au brise vent. On a perdu 600 mètres en à peine un an. Le sable est lisse, la marée est passée par dessus, ça veut dire que tout ce week-end, ça va s'éroder. Je pense que la semaine prochaine cette partie-là sera sous les eaux", prédisait  Benoît Dumeau, conservateur de la réserve du Banc d'Arguin vendredi 8 septembre auprès de nos reporters Vivien Roussel et Thibault Grouhel.

Trouver le juste équilibre

Bien qu'impressionnante, une telle avancée des eaux n'est pas "exceptionnelle" relativise le conservateur. Elle a pourtant des conséquences très concrètes. 

"ll faut trouver un juste équilibre entre les oiseaux qui viennent ici se reposer, se reproduire ou s'alimenter et toute l'activité humaine comme l'ostréiculture, la plaisance et la pêche. Le territoire se réduit, donc il faut trouver des compromis", poursuit-il. 

L'équipe a donc, dès la semaine dernière, réduit la taille de la zone d'accès en déplaçant les balises de signalisation. 

Un havre de paix pour la bio-diversité

Le banc, situé au pied de la dune du Pilat fascine depuis toujours amoureux de la nature, scientifiques et simples touristes. La langue de sable, qui change de forme au gré des vents et des courants est un havre de paix pour les oiseaux migrateurs et notamment des espèces protégées. "On a des goélands,  on a pas mal de sternes, des limicoles.. En fonction de la marée cette diversité évolue, il y en a qui vont s'alimenter dans le bassin, d'autres qui viennent se reposer... C'est toujours un émerveillement", s'enthousiasme Benoît Dumeau.

Florian Lalievre est garde technicien sur le banc d'Arguin. Chaque jour, il scrute, observe et analyse l'évolution de l'îlot sableux. S'il savoure, lui aussi, la chance de travailler dans ce cadre "idyllique", il mesure également l'enjeu de sa mission. 

"C'est important d'en prendre soin pour le préserver, que nos futures générations puissent aussi en profiter",  avance-t-il.

 C'est un milieu qui est fragile, qui bouge beaucoup, et il faut prendre des mesures de gestion pour préserver ce bijou.

Florian Lalievre, garde technicien sur le banc d'Arguin

Source : France 3 Aquitaine

Le lien entre l'érosion accélérée de la dune végétalisée et le changement climatique a beau être dans tous dans tous les esprits, il est encore trop tôt pour établir formellement le lien.

"Il y a des théories qui disent que le changement de régime de vent, de courants, de marée et de houle amplifient ce phénomène d'érosion. Pour l'heure ca ne reste qu'une hypothèse :  on observe ce phénomène, et les scientifiques sont en train de travailler dessus pour savoir quelle est la part du changement climatique la dedans", répond Benoît Dumeau. 

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