Près de trois semaines après l'interdiction de la vente et de la consommation des huîtres du Bassin d'Arcachon, les représentants des ostréiculteurs étaient reçus ce lundi 15 janvier en préfecture. Une rencontre qui n'a pas répondu aux attentes des professionnels.
Olivier Laban ne cache pas son amertume. "Cette réunion aurait pu se tenir sans moi, déplore le président du Comité régional de la conchyliculture. Elle n'a débouché sur rien de concret". Il assistait ce lundi à une rencontre entre le Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba), les professionnels de l'ostréiculture et les services de la préfecture. Un point d'étape, près de trois semaines après l'interdiction de la commercialisation et de la consommation des huîtres du bassin d'Arcachon, touchées par un norovirus responsable de gastro entérites.
"Je suis amer, parce que j'ai assisté à trois heures de réunion où chacun est venu faire ses petites courses", déplore-t-il. Dans sa ligne de mire, le Siba, le syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon, accusé de mauvaise gestion de ses eaux usées. Une plainte conte X a été déposée par une association pour "mise en danger d'autrui".
Au cours de ce même rendez-vous à la préfecture de la Gironde, le syndicat a obtenu l'assurance d'une aide financière, notamment pour améliorer la qualité de son réseau d'assainissement.
36 millions d'euros
"Le Siba est né sous l'impulsion des ostréiculteurs, qui voulaient zéro rejet dans le bassin d'Arcachon. Et là, aujourd'hui, ils vont obtenir 36 millions d'euros de financement pour améliorer les soucis que l'on rencontre aujourd'hui", note Olivier Laban. "Sur le long terme, tant mieux, reconnaît-il. Mais moi, à ce stade, je n'ai rien pour la profession, poursuit le patron du comité régional de la conchyliculture, qui réunit 300 entreprises ostréicoles du bassin d'Arcachon.
Ces 300 entreprises, me font confiance. On ne les a pas entendues, elles n'ont pas bougé, mais je ne sais pas jusqu'à quand.
Olivier LabanPrésident du Comité régional de la conchyliculture
Autre déconvenue : la date de la reprise de la vente et de la consommation n'est toujours pas connue. "Aujourd'hui, les indicateurs sont toujours au vert. Je ne vois pas pourquoi le Bassin d'Arcachon ne rouvrirait pas le 19 janvier. Mais cela fera l'objet de discussion dès mardi 16 janvier", espère Olivier Laban.
"On accélère"
Les premiers dossiers commencent à être traités, assure de son côté Étienne Guyot. Le préfet de la Gironde rappelle qu'un plan prenant en considération le profil de vulnérabilité des eaux conchylicoles existe déjà. "Ce plan comprend 63 mesures, de nature très différentes (...) Ces investissements lourds, d'un montant de 36 millions d'euros, doivent être mis en œuvre le plus vite possible".
On ne part pas de rien, certains aspects ont déjà été mis en œuvre. Mais la logique, c'est de dire à tout le monde : on accélère.
Etienne GuyotPréfet de la Gironde
La préfecture l'assure, l'État prendra sa part, tout comme l'Agence de l'eau. "On regarde si des crédits européens peuvent être mobilisés. Et la banque des territoires peut, elle, accorder un dispositif de prêt particulièrement intéressant, sur des durées particulièrement longues", a précisé Etienne Guyot.
"J'espère que l'ostréiculture arcachonaise sera encore vivante pour les voir ces travaux", rétorque Olivier Laban. Un référendum a été organisé au sein du Comité pour décider, ou non, du dépôt d'une plainte. Le dépouillement doit avoir lieu mardi 16 janvier.